Les recommandations de la durée du traitement de l'hépatite chronique virale C par l'interféron alpha et la ribavirine sont de 24 à 48 semaines selon le génotype viral. Une équipe de Tours (Louis D'Alteroche, Frédéric Dubois et coll.) publie* deux cas de réponses virales prolongées après un traitement arrêté au bout de deux mois en raison d'effets secondaires. Ce qui s'ajoute à d'autres observations ponctuelles du même type.
Dans la première, une femme de 57 ans est contaminée par transfusion après hystérectomie en 1988. Le génotype 1b est diagnostiqué en 1993, ainsi que la chronicité de la maladie par histopathologie. Incluse dans un essai thérapeutique, la malade reçoit en juillet un traitement composé de ténoxicam-interféron alpha 2a, arrêté en septembre en raison d'une poussée hypertensive. L'activité des aminotransférases est alors normale et la PCR, négative. Résultats qui restent en l'état depuis cette date, avec un recul de neuf ans.
Dans la seconde observation, une hépatite chronique active virale C est découverte chez un homme de 61 ans, sans que l'on connaisse le mode de contamination. Le génotype est 1b. On instaure en décembre un traitement associant peginterféron alpha à ribavirine. L'apparition de nodules floconneux à l'examen du fond d'oeil puis d'une hémorragie rétinienne superficielle conduit à son interruption en février. L'activité des aminotransférases est alors normale et la recherche d'ARN du VHC par PCR, négative. Un mois après, les anomalies ophtalmologiques disparaissaient. Douze mois après l'arrêt du traitement, l'activité sérique des ALAT reste normale et la PCR, négative.
Dans ces deux observations, la normalisation de ces deux examens plus de douze mois après l'arrêt du traitement témoigne d'une réponse virale prolongée ; cela après une courte durée de traitement (entre huit et neuf semaines) et malgré l'existence de critères de mauvaise réponse, soulignent les auteurs. Les malades étaient, en effet, âgés de plus de 40 ans, infectés par un virus de génotype 1 et, chez l'un d'eux, le score de fibrose était F3. En revanche, la charge virale était faible dans les deux cas, ce qui est considéré comme un critère de réponse favorable. « Si le traitement avait duré les quarante-huit semaines recommandées, compte tenu du génotype 1, les chances de réponse virale prolongée étaient inférieures à 10 % dans la première observation et de l'ordre de 40 % dans la seconde. »
Ces cas montrent qu'une réponse virale prolongée peut être obtenue en dehors des schémas thérapeutiques habituels, en particulier chez les malades ayant une faible charge virale. Il doit sans doute exister d'autres facteurs de réponse favorable qu'il conviendrait de déterminer.
* « Gastroenterol Clin Biol », n° 10, vol. 27, octobre 2003, pp. 946-947.
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