Hépatite C : des vaccins sont à l'étude

Publié le 15/05/2001
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P LUS de 200 millions de personnes dans le monde, dont 500 000 en France, sont infectées par le virus de l'hépatite C. Face aux complications que représentent la cirrhose et le cancer du foie, l'amélioration des thérapies actuelles, mais surtout le développement d'un vaccin préventif et, si possible thérapeutique, devraient constituer un progrès évident dans la lutte contre ce virus.

Encore à ses premiers balbutiements, le développement d'un vaccin à visée plutôt thérapeutique est difficile du fait des différents génotypes incriminés (six génotypes principaux différents selon les régions du globe) et de la variabilité du mode de contamination. Néanmoins se dégage un consensus sur l'importance d'obtenir une réponse large.
Alors que le rôle des anticorps neutralisants dans le contrôle ou la prévention d'une infection reste obscur, celui joué par la réponse à médiation cellulaire semble primordial. La mise en place d'une telle réponse, tôt au cours de la phase aiguë de l'infection, réponse qui soit vigoureuse, polyclonale, multispécifique et maintenue par l'hôte, semble typiquement associée à la clairance virale.

Neuf firmes y travaillent

A ce jour, neuf firmes pharmaceutiques sont actuellement en train de développer des vaccins, et plusieurs sont à l'étude, notamment dans des modèles murins. Il paraît actuellement possible d'obtenir différents types de réponses dans un modèle de souris transgéniques pour la molécule HLA-A2.1 du CMH de classe I humain (et qui sont dépourvues de molécules du CMH de classe I murin) dans le cadre de vaccinations peptidiques, par injection d'ADN nu ou de virus recombinant (adénovirus, semliki). Même si vingt épitopes sont décrits à ce jour, les données suggèrent que seul un nombre limité d'épitopes CTL sont mis en jeu lorsque des vaccins de type ADN, ou à base de virus recombinants, sont utilisés, ce qui contraste avec ce qui est observé dans le cadre de vaccinations peptidiques.
Il paraît donc important, après ces premières données, de continuer à comparer les vaccins entre eux et de savoir s'il est plus important d'augmenter le nombre d'épitopes dominants ou l'intensité de la réponse à ces épitopes.

D'après la communication de G. Inchauspé (INSERM, Lyon), lors des 3es Journées francophones de virologie.

Dr Brigitte VALLOIS

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6918