REFERENCE
1) Il est admis de proposer un traitement antiviral pour une hépatite chronique B, lorsque les conditions suivantes sont réunies :
a) activité biologique, attestée par une augmentation des transaminases au-dessus de deux fois la limite supérieure de la normale (N) ;
b) activité histologique, attestée par les résultats d'une ponction biopsie hépatique (PBH) ;
c) présence d'une multiplication virale B, attestée par la présence de :
i) l'antigène (Ag) HBe ;
ii) et/ou la présence d'ADN viral B dans le sérum, à un taux « significatif » (un taux > 106 copies/ml est souvent requis).
1) En pratique, les hépatologues utilisent actuellement une des classes suivantes :
a) soit une cytokine : l'interféron alpha (IFN) ;
b) soit un analogue nucléosidique : la lamivudine (Zeffix).
2) Le choix de l'un ou l'autre dépendra de plusieurs considérations :
a) existence d'une contre-indication à l'IFN ;
b) éléments faisant craindre un échec avec une des molécules (par exemple, une virémie très élevée avec l'IFN) ;
c) question de préférence personnelle ou d'école : chaque médicament a en effet ses avantages et ses inconvénients.
1) Les données d'une métaanalyse regroupant quinze études contrôlées concernant plus de 800 patients qui ont reçu de 5 à 10 MU d'IFN, donnés quotidiennement ou trois fois par semaine, pendant quatre à six mois, ont permis les observations suivantes :
a) une disparition de l'ADN viral B (par la méthode d'hybridation moléculaire) et une normalisation des transaminases (aminotransférases, ALAT) était notée plus souvent dans le groupe traité ;
b) une disparition de l'Ag HBe était observée dans 33 % des cas ( versus 12 % chez les sujets non traités) ;
c) parmi les facteurs favorables de réponse au traitement, on retrouvait notamment :
i) des transaminases peu élevées ;
ii) un ADN viral B peu élevé.
2) La durée du traitement n'est pas parfaitement codifiée. On peut cependant souligner les deux points suivants :
a) en cas d'efficacité (baisse des transaminases et de l'ADN viral B), il est fréquemment conseillé de poursuivre le traitement jusqu'à la séroconversion HBe (disparition de l'Ag HBe (reflet [inconstant] de la réplication virale) et l'apparition de l'anticorps (Ac) anti-HBe (premier « verrou » immunologique avant l'apparition tardive [et inconstante] de l'ac anti-HBs) ;
b) chez des malades qui n'ayant pas encore eu de séroconversion HBe après seize semaines de traitement, mais dont le taux d'ADN viral B était bas (< 10 pg/ml), une étude européenne a montré l'intérêt d'un traitement de trente-deux semaines.
3) Quels sont les résultats à long terme ?
a) La négativation de l'Ag HBe est habituellement durable (de 95 à 100 % des cas lors d'un suivi de cinq à dix ans chez des malades d'Amérique du Nord et d'Europe).
b) Dans les études citées ci-dessus (et contrairement aux résultats d'études asiatiques), il était observé, lors du suivi à long terme, la disparition de l'Ag HBs dans environ 30 à 80 % des cas.
4) L'hépatite chronique associée à l'absence d'Ag HBe mérite d'être envisagée à part. On peut faire les commentaires suivants :
a) sous traitement, une réponse peut être notée jusqu'à 40 à 60 % des cas ;
b) cependant, après l'arrêt du traitement, une rechute s'observe dans près de la moitié des cas ;
c) un traitement de douze mois est généralement recommandé. Il permet d'observer une réponse durable chez 15 à 25 % des malades.
L'affirmation C1) c)i) est erronée. En effet, lorsque les transaminases sont inférieures à deux fois la limite supérieure de la normale, les résultats des antiviraux, tant l'interféron que la lamivudine, sont très mauvais, sans doute parce que ce taux bas reflète un défaut de réponse immunitaire vis-à-vis du VHB.
* Auteur d'un livre destiné à aider la consultation du praticien : « les Hépatites virales », une coédition Masson-« le Quotidien du Médecin ». On peut se procurer l'ouvrage(160 F, code 587779) par courrier : Editions Masson, service clientèle, 120, bd Saint-Germain, 75272 Paris Cedex 6 ; par téléphone : 01.40.46.62.20.
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