Depuis 2009, le dépistage du cancer colorectal est organisé sur tout le territoire : le test Hemocclut II (test gaïac) est proposé tous les deux ans aux personnes de 50 à 74 ans. Toutefois, il sera progressivement remplacé par des tests immunologiques. Et, afin de préparer le passage au nouveau dispositif, l’Inca vient de publier un rapport en précisant les modalités.
« Aujourd’hui, la mise en place du processus de remplacement du test gaïac est inéluctable et se compte en mois et non plus en années », avance le Dr Jérôme Viguier, responsable du département dépistage à l’Inca. L’avantage de ces nouveaux tests est de pallier aux principales limites de l’Hemoccult II. A savoir : « le manque de sensibilité, la contrainte de deux prélèvements, la lecture visuelle et qualitative et le manque de spécificité pour l’hémoglobine humaine.
« Ces tests immunologiques viennent détecter la présence d’hémoglobine humaine dans les selles grâce à l’utilisation d’anticorps spécifiques de la partie globine de l’hémoglobine humaine » précise l’Inca. En pratique, l’utilisateur prélève à l’aide d’un bâtonnet un échantillon de selle et l’introduit dans le tube de prélèvement qui contient un tampon stabilisateur. Trois tests à lecture automatisée sont en lice : Magstream, OC sensor et FOB Gold.
Déterminer un seuil de positivité
Toutefois, si sur le papier tout semble propice au remplacement de l’Hemoccult par ces tests, de nombreuses questions demeurent. Tout d’abord, si ces tests permettent de détecter 2 à 2,5 fois plus de cancers et 3 à 4 fois plus d’adénomes avances que l’Hemoccult II… Ils peuvent engendrer un nombre de coloscopies 2 à 4 fois plus important, avec beaucoup de faux positifs, selon leurs modalités d’utilisation, et variable selon le seuil de positivité retenu et le nombre de prélèvements (1 ou 2). Ensuite, le nouveau dispositif devrait coûter au moins deux fois plus que celui avec Hemoccult II. « Pour rester coût efficace, nous nous orientons vers un dépistage avec un seul prélèvement. Il nous faut aussi définir le seuil de positivité pour que l’on dépiste le plus de cancers et d’adénomes possibles, tout en limitant le nombre de coloscopies inutiles, explique Jérôme Viguier. Enfin, il restera à lancer un appel d’offres à l’échelle européenne afin d’arrêter notre choix sur un test ». Une fois ces questions logistiques et économiques réglées, le dépistage généralisé du cancer colorectal pourra évoluer.
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