Des enquêtes ayant ciblé des erreurs d'utilisation des HBPM (héparines de bas poids moléculaire), l'AFSSAPS engage une action de sensibilisation auprès des médecins. Il s'agit d'inciter au respect des conditions de prescription et de surveillance, pour prévenir les saignements et les thrombopénies induits par ces anticoagulants.
Tous les médecins, à l'exception des psychiatres, des pédiatres et des dermatologues, vont recevoir un courrier leur rappelant qu'il existe des risques hémorragiques associés à l'utilisation des HBPM et les bonnes règles de la prescription. Une mise au point résume les principales informations à connaître avant un traitement par HBPM.
On souligne notamment la nécessité de doser la créatinine plasmatique avant de commencer un traitement curatif, sachant que les HBPM sont contre-indiquées dans l'insuffisance rénale sévère.
On rappelle que le contrôle de la NFS reste impératif au début du traitement, puis deux fois par semaine pendant sa durée, puis une fois par semaine au-delà d'un mois, afin de dépister une thrombopénie.
Enfin, les associations médicamenteuses augmentant le risque d'hémorragie (AINS, antiagrégants plaquettaires...) sont reprécisées dans ce court document.
Durée de prescriptions excessives
Si elles surviennent surtout au cours des traitements curatifs, les complications hémorragiques sévères se produisent aussi lors de traitements préventifs, d'autant qu'ils dépassent trop souvent la durée préconisée dans l'AMM et dans des indications hors AMM ou chez un sujet âgé et/ou insuffisant rénal. C'est ce que montrent les résultats recueillis par le système national de la pharmacovigilance et des enquêtes de prescription menées par des caisses d'assurance-maladie. Il existe un non-respect des consignes de l'AMM .
Seulement 52,6 % des prescriptions sont en adéquation avec les indications reconnues par l'AMM, dans 25,7 % des cas, la durée de prescriptions est conforme aux mentions légales et, dans 47,5 % des cas, les conseils de surveillance sont suivis.
Plus maniables, moins thrombopéniantes, moins allergisantes, les HBPM ont supplanté les héparines standards non fractionnées. L'utilisation s'est démocratisée et, rançon du succès, un relâchement des principes du bon usage s'est installé. Si les HBPM sont moins anticoagulantes que les héparines non fractionnées, elles sont tout autant prohémorragiques. Et elles ne sont pas dénuées de risque de thrombopénie, rappelle l'AFSSAPS.
Conférence de presse organisée par l'AFSSAPS.
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