Une étude de trois protocoles thérapeutiques contre placebo dans l'hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) montre que l'association de doxazosine (alphabloquant) et de finastéride (inhibiteur de la 5 alpha-réductase) réduit le risque de progression clinique de l'HBP davantage que ne le fait chacun des produits isolément.
Avant d'introduire une telle association dans les recommandations de la prise en charge de l'HBP, il convient de travailler davantage à l'étude des bénéfices et des risques, avancent prudemment les auteurs.
Les deux classes thérapeutiques ont des modes d'action et des effets totalement distincts.
Les alphabloquants agissent sur l'innervation alpha-adrénergique présente dans les muscles lisses prostatiques. Ils réduisent les symptômes de 4 à 6 points à l'échelle d'évaluation de l'AUA, mais n'empêchent pas la progression de l'hyperplasie de la glande, et peuvent provoquer une rétention aiguë d'urine.
Les inhibiteurs de la 5 alpha-réductase réduisent la dihydrotestostérone circulante d'approximativement 80 %, le PSA de 50 % et la taille de la prostate d'environ 20 %, avec une diminution des scores à l'échelle de l'AUA de 3 points. Les effets secondaires sont des troubles sexuels.
L'association donnée à 3 047 hommes pendant quatre ans et demi offre une réduction du risque de progression des symptômes de 66 %, de la rétention urinaire de 81 % et du besoin d'intervention invasive de 67 %.
« L'étude montre que l'association est indiquée chez les patients dont les symptômes progressent sous monothérapie ou chez ceux qui sont à haut risque de progression. De plus, l'étude a permis d'identifier une population d'hommes à haut risque de nécessité d'une procédure invasive et chez qui une mise initiale sous bithérapie serait bénéfique. » Ces patients sont caractérisés par un PSA supérieur à 4 ng/ml et un volume prostatique supérieur à 40 ml à l'échographie transrectale.
« New England Journal of Medicine », 18 décembre 2003, pp. 2387-2398, et éditorial, pp. 2449-2451.
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