« Nobody knows », de Kore-eda Hirokazu

A hauteur d'enfants

Publié le 16/05/2004
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C'EST LE QUATRIÈME long métrage de fiction du cinéaste, né à Tokyo en 1962, auteur de documentaires, remarqué notamment avec « After Life » et déjà présent en compétition à Cannes avec « Distance » en 2001. « Nobody knows » est une fiction qui se nourrit du réel et qui prend son temps (il dure deux heures vingt) pour décrire au fil des saisons, le quotidien de ces quatre enfants.
Personne ne sait, en effet, car seul Akira, l'aîné des garçons, est autorisé à sortir. La mère, pour obtenir l'appartement après bien des déboires dans un immeuble où l'on tient à sa tranquillité, a fait croire qu'elle n'avait qu'un enfant. Les autres, la fille qui rêve d'aller à l'école et de jouer du piano, le petit qui rigole bruyamment, la benjamine qui joue sagement, restent enfermés.
Le film ne montre rien d'autre : Akira va acheter de quoi manger, regarde avec envie les collégiens de son âge à la sortie des cours, croise une fille triste. Puis l'argent vient à manquer. C'est la lente dégringolade, l'appartement qui se dégrade, des petits riens, comme ces chocolats dont raffole la plus petite.
Nulle mièvrerie, nul attendrissement intempestif : Kore-eda décrit, au plus près des visages, des attitudes de ces quatre beaux (tout de même) enfants (des acteurs amateurs), un état de fait, une intimité, pas une révolte. Son film n'est pas un manifeste social. Il n'en émeut que plus.

> R. C.

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7542