L’affaire a fait grand bruit dans les Hautes-Alpes. Le 25 décembre, une femme décède à son domicile, près de Gap. Malgré ses tentatives, le centre 15 ne parvient pas à trouver de médecin pour établir le certificat de décès.
Le premier généraliste contacté, qui exerce dans la commune du défunt, est en congés à quelques centaines de kilomètres de là. Il propose de passer au domicile du défunt à son retour dans la soirée. Le second praticien, qui est de garde à la maison médicale de Gap, ne peut pas se libérer avant la fermeture de la structure à minuit du fait de la forte affluence. Finalement, le premier médecin constatera le décès à 23h15.
Le préfet des Hautes-Alpes, Pierre Besnard, a aussitôt pris à partie le corps médical. Dans les colonnes de « la Dépêche du Midi », il a regretté que les médecins soient difficilement mobilisables pendant les périodes de fêtes. N’hésitant pas à leur reprocher « d’ajouter de pénibles tracasseries au désarroi des familles » dans ces moments difficiles, le préfet a appellé à « l’humanité et à la responsabilité les médecins du département ». Ce coup de pied de l’âne intervient un mois après que la préfecture a ouvert des discussions avec les représentants des praticiens pour répondre aux difficultés de plus en plus grandes de la population pour l’établissement des actes de décès.
Suppression de deux secteurs
Le président de l’Ordre des médecins des Hautes-Alpes, le Dr Guy Bompar, n’a apprécié ni la mise en cause des professionnels ni la méthode. Selon le généraliste interrogé par Le Quotidien, cinq décès sont survenus le jour de Noël dans les Hautes-Alpes mais un seul a connu ces désagréments. Le responsable ordinal pointe du doigt la suppression, il y a deux ans, de deux lignes de gardes à Embrun et à Gap, décidée par l’agence régionale de santé de PACA pour faire des économies. « L’ARS a pensé que la maison médicale suffirait à répondre à la demande, explique le Dr Bompar. Or, les maisons médicales ne peuvent recevoir le corps des personnes décédées pour établir les certificats de décès. »
Une nouvelle réunion doit se tenir entre la préfecture, l’ARS et les médecins pour tenter de trouver une solution. Guy Bompar souhaite que l’ARS rétablisse les deux secteurs de garde supprimés. « Là où la permanence des soins est organisée, il n’y a pas de problème », conclut le généraliste.
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