De notre correspondant
Créé en 1988, le registre des cancers du Haut-Rhin vient de rendre publics ses résultats pour la période 1997-1999 et dispose désormais d'un recul de douze ans qui permet de suivre les évolutions à long terme de la maladie.
Chez l'homme, le cancer de la prostate, avec 17 % des cancers, a dépassé le cancer du poumon (13 %), dont l'incidence a baissé de près de 10 %. Les cancers ORL sont eux aussi en nette régression, et ces baisses sont liées à une diminution de la consommation d'alcool et, dans une moindre mesure, de tabac. En revanche, l'incidence du cancer du poumon a triplé chez la femme depuis 1988, et le cancer du sein poursuit sa progression, alors que le nombre de cancers du col utérin a considérablement diminué. Les cancers du côlon sont moins fréquents pour les deux sexes, tandis que les leucémies sont en augmentation : pour les leucémies, le Haut-Rhin détient la première place nationale pour les hommes et la deuxième pour les femmes.
Comme l'explique le Dr Bernard Stoessel, président de l'Association pour la recherche épidémiologique par les registres dans le Haut-Rhin (ARER 68), « la connaissance de ces chiffres permet de mieux planifier l'offre de soins, mais aussi d'évaluer l'impact des campagnes de dépistages et d'analyser les facteurs de risque ».
La survie des malades semble, par ailleurs, plus longue et de meilleure qualité dans le Haut-Rhin que dans les 11 autres départements couverts par des registres.
Actuellement, la France compte 24 registres de cancers, dont 12 généraux et 12 spécialisés. Le registre du Haut-Rhin, dirigé par le Dr Antoine Buemi, dispose d'un budget annuel de 200 000 euros, versé notamment par le conseil général, mais aussi les villes de Colmar et Mulhouse, la Ligue contre le cancer et l'assurance-maladie. Tout en poursuivant ses activités d'enregistrement, il souhaite s'associer à de nouvelles études multicentriques et analytiques, en collaboration avec les autres registres français et européens.
Sur Internet
Depuis quelques jours, le registre est disponible sur Internet (www.arer68.org) : ses 2 000 pages fournissent non seulement les données détaillées pour chaque cancer, mais permettent aussi des comparaisons entre les quatre périodes de trois ans qu'il a couvertes depuis sa création. « Nous savons que le site sera consulté principalement par des médecins et des professionnels, note l'ARER 68, mais il permettra aussi au grand public de s'informer et de regarder le cancer en face. »
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