OBJET FASCINANT et mystérieux, le masque était omniprésent dans les civilisations les plus reculées et présidait à de nombreux rituels : il était un objet essentiel dans la tragédie grecque comme dans les danses africaines, son importance était majeure dans les cérémonies mortuaires ou funéraires et on lui prêtait également des pouvoirs surnaturels ou chamaniques. La tradition et l’usage du masque gardèrent leur importance à travers les siècles. C’est ainsi qu’ils connurent un grand renouveau vers la fin du XIXe siècle, dans tous les domaines des beaux-arts (sculpture, peinture, estampe, photo, art graphique…).
C’est principalement de cette époque que datent les objets fascinants que dévoile le musée d’Orsay, en les classant par proximités esthétiques ou analogies faciales et en adoptant un ordre chronologique. Certains sont héritiers du carnaval, d’autres de la commedia dell'arte. Ici l’on découvre des mascarons ; là des Gorgones ; plus loin des masques japonisants ou inspirés par l’art nègre. Au masque antique en papier mâché peint réalisé par Sarah Berhnardt en 1900 succède le remarquable « Bouclier avec le visage de Méduse » d’Arnold Böcklin, le masque en grès émaillé, dit « la Race jaune », de Carriès, et le « Masque » de Fernand Khnopff, somptueuse sculpture symboliste, ou encore le masque « le Baiser » de Bourdelle, biscuit en porcelaine, et beaucoup d’autres raretés.
Farcesques, énigmatiques, hallucinés, excentriques, ces multiples faciès composent un voyage très singulier et très poétique, au cur de l’histoire de ces « faux visages ».
Musée d’Orsay, 1, rue de la Légion d'Honneur. Tlj sauf lundi, de 9 h 30 à 18 heures (jeudi jusqu’à 21 h 45). Entrée : 9,50 euros (TR 7 euros). Jusqu’au 1er février.
Lire également dans « le Quotidien » du 19 janvier, un entretien avec Pierre Korzilius, responsable des activités musicales du musée.
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