CHAQUE ANNÉE, le Ceps (Comité économique des produits de santé, instance notamment chargée de la fixation du prix des médicaments remboursables) publie son rapport d’activité. Dans la version 2005 de ce document, le Ceps note tout d’abord que, en additionnant les ventes de médicaments aux établissements hospitaliers et les ventes en officine de médicaments remboursables, on arrive à un chiffre d’affaires du marché du médicament remboursable de 22,5 milliards d’euros hors taxes, soit une augmentation de 5 % par rapport à 2004 (à comparer aux 6,9 % de hausse en 2004 et aux 6,5 % en 2003). Une inflexion de tendance que le Ceps juge cependant «insuffisante au regard des mesures prises. (...) Cette insuffisance, qui était discernable dès le premier semestre 2005, a justifié que soient arrêtées à l’automne 2005 des mesures complémentaires au plan Médicament 2004-2007».
Interrogé par « le Quotidien », Noël Renaudin, président du Ceps, confirme cette tendance et s’estime «déçu» par le résultat.
Concernant plus spécifiquement les ventes de médicaments, l’année 2005 aura également été marquée par un infléchissement de la hausse du prix public moyen des boîtes de médicaments. Un prix moyen obtenu en divisant le chiffre d’affaires annuel par le nombre de boîtes vendues la même année. Par rapport à 2004, le prix moyen d’une boîte de médicaments a augmenté de 2,7 %, à comparer aux hausses de 6,1 % en 2004 et de 4,8 % en 2003. Pour Noël Renaudin, «on peut dire que la hausse du prix moyen a ralenti du fait des baisses de prix et du développement des génériques observés au cours de cette année».
Traitement des dossiers : allongement du délai.
Par ailleurs, le Ceps note que 1 360 dossiers de demande de prix ou de renouvellements de prix ont été ouverts au cours de l’année 2005. Il s’agit, pour 45 % d’entre eux, de dossiers relatifs à des médicaments génériques. Par rapport à l’année 2004, précise le comité, le nombre de dossiers ouverts est en augmentation de 63 %, mais ce résultat est dû en grande partie aux réinscriptions, notamment au début du réexamen de médicaments inscrits avant 1993 «et qui n’avaient jamais été réinscrits».
Autre raison du nombre croissant de dossiers : «Le grand nombre de modifications de prix, tant de médicaments sous brevets que de de génériques, principalement à l’initiative du comité», précise le rapport. A telle enseigne que, en définitive, pour Noël Renaudin, «en 2005, on a constaté une certaine raréfaction de l’arrivée de produits nouveaux et innovants». Le rapport précise à ce sujet que «les nouvelles inscriptions proprement dites n’ont donné lieu qu’à 65 dossiers, dont plus du tiers portent sur des modifications galéniques ou des combinaisons de médicaments déjà inscrits». Mais ces 1 360 nouveaux dossiers font que le délai moyen de traitement de chacun d’eux s’est accru de 8 jours en 2005, passant de 154 à 162 jours. Noël Renaudin reconnaît le problème et précise que, en la matière, «le comité bute un peu sur la difficulté à se mettre d’accord rapidement avec les entreprises. On ne peut pas crier victoire sur les délais, cela ne s’améliore pas».
Le président du Ceps est plus optimiste sur les résultats de 2006, estimant que, avec «le très fort effet de la baisse des prix du répertoire [15 % de baisse en moyenne, ndlr] , et vu que cela représente un grand nombre de boîtes vendues, nous allons évidemment avoir un bon résultat sur le prix moyen des médicaments pour l’année prochaine».
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature