L'UNION NATIONALE des professionnels de santé (UNPS), instance qui réunit l'ensemble des professions de santé libérales, et qui constitue le troisième pilier de la gouvernance de l'assurance-maladie, avec l'UNCAM (Union nationale des caisses d'assurance-maladie), et l'UNOCAM (organismes complémentaires) a adopté en fin de semaine dernière deux motions au cours de son assemblée plénière. La première concerne la liberté d'installation, la seconde ,l'ONDAM 2008 (Objectif national des dépenses d'assurance-maladie). C'est peu dire que l'UNPS ne se satisfait pas de la politique actuellement menée par le gouvernement, et cette insatisfaction trouve son expression dans ces deux motions. «En substance, résume le Dr Dinorino Cabrera, président de l'UNPS, nous ne sommes pas contents de la manière dont se passent les choses. Nous n'avons absolument pas été associés à la préparation du PLFSS 2008, qui modifie brutalement différents points essentiels de notre activité.»
Au chapitre de l'ONDAM, l'UNPS reconnaît qu'il est «habilement présenté, mais que des éclaircissements sont nécessaires». Et Dinorino Cabrera voudrait bien savoir notamment si le produit des nouvelles franchises médicales sera affecté aux soins de ville ou à la maladie d'Alzheimer : «Tout cela demande des précisions.»
Contradictions.
Pour l'UNPS, d'autres mesures du PLFSS «entravent la libre contractualisation collective et rétablissent la maîtrise comptable par la mise en oeuvre de stabilisateurs économiques automatiques. Certaines dispositions sont en totale contradiction avec les accords conventionnels et instaurent la possibilité de conventions individuelles».
En conséquence, l'UNPS appelle patients et professionnels à se mobiliser et à intervenir auprès de l'ensemble des élus pour que ce projet de loi soit «largement amendé». «L'irrémédiable serait l'adoption du texte en l'état», conclut Dinorino Cabrera.
Quant aux dispositions mettant en cause la liberté d'installation, le président de l'UNPS commence par expliquer qu'il n'est «pas cohérent de laisser l'assurance-maladie piloter seule la démographie médicale, car il y a des impératifs de santé publique qu'elle n'est pas à même de prendre en compte». Si bien que l'UNPS demande la suppression pure et simple «de la partie du textequi lie le conventionnement à la démographie médicale», selon les mots du Dr Michel Chassang, membre de l'union. Des dispositions jugées «inacceptables», en ce qu'elles «portent atteinte aux conditions actuelles de la liberté d'installation».
L'UNPS estime que la solution passe par la mise en place de «mesures incitatives fortes pour l'ensemble des professionnels de santé dans les zones déficitaires», et demande que les réponses relatives aux problématiques de la démographie médicale «ne se conçoivent que dans le cadre d'une contractualisation avec les différentes professions de santé». Néanmoins, l'UNPS est d'accord pour discuter du problème dans un cadre plus large, et demande à cet égard la tenue d'un « Grenelle » ou d'un « Ségur » (nom de l'avenue où se trouve le ministère de la Santé) de la démographie.
Pour Dinorino Cabrera, «nous avons tous une problématique, mais personne ne veut se voir imposer des solutions. C'est la brutalité du PLFSS qui nous a poussés à répondre d'une seule voix».
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