Pour sa 40e édition, la Semaine du handicap physique a pour but de sensibiliser l'opinion à l'accès de tous les lieux et transports publics. Soutenue par le gouvernement, l'opération s'inscrit dans le cadre de l'Année européenne en faveur des personnes handicapées.
Pour ses organisateurs, rassemblés au sein d'Action Handicap, « un enfant handicapé doit pouvoir aller à l'école comme tous les enfants », « un adulte handicapé doit pouvoir travailler et participer à la vie active » et « une personne âgée, une femme enceinte ou un jeune parent doivent pouvoir accéder aux transports en commun ou aux lieux publics, car, soulignent-ils, l'accessibilité concourt largement à la sécurité et au confort de l'ensemble de la population ».
Du 17 au 23 mars, les Oeuvres hospitalières françaises de l'Ordre de Malte, l'Association pour l'insertion des personnes handicapées, la Fédération des malades et handicapés et l'Association des paralysés de France* animeront diverses manifestations, telles que portes ouvertes, expositions, rencontres sportives, brocantes ou encore kermesses, qui permettront au public de prendre connaissance de leurs attentes en matière d'accès aux lieux publics. Une collecte sur la voie publique, les 22 et 23 mars, clôturera la semaine.
Le handicap constitue l'un des trois grands chantiers du quinquennat annoncés par le chef de l'Etat le 14 juillet 2002. Pour le mener à bien, l'équipe Raffarin a augmenté de 5,6 % le budget consacré à ce domaine. Un de ses premiers travaux est la réforme de la loi d'orientation du 30 juin 1975, réforme qui doit définir le droit à la compensation. L'intégration scolaire est aussi une des priorités, avec le maintien et le développement de postes d'auxiliaire de vie scolaire. La vie à domicile des personnes handicapées devient de plus en plus une alternative à la vie en établissement.
Le Conseil de l'Union européenne, qui a proclamé 2003 Année du handicap, a pour objectif de promouvoir l'égalité des chances des personnes handicapées en favorisant leur autonomie et la coopération entre les différents Etats membres afin d'obtenir une nouvelle législation antidiscriminatoire dans les domaines du transport, de l'éducation et des « technologies communicantes ».
40 % de Français concernés
Pour ce qui est de l'accessibilité proprement dite, elle concerne, insiste Action Handicap, « la population tout entière, âgée ou jeune, qui ne peut avoir accès à des lieux ou transports publics, que ce soit de façon épisodique ou permanente durant leur vie ». Les associations militantes mettent en avant des « chiffres parlants » : 40 % des Français se déclarent physiquement handicapés dans certaines situations de la vie quotidienne en raison d'un problème de santé, alors que le pourcentage de personnes atteintes de déficiences motrices est estimé à 13,4 %.
En outre, 2 250 000 poussettes et landaus zigzaguent dans les rues, sur les trottoirs, les quais de gare, les aires de stationnement et dans les grandes surfaces. Enfin, 5 millions de femmes et d'hommes de plus de 75 ans, munis de chariots pour faire leurs courses, traversent les passages piétonniers, montent les trottoirs et les escaliers ou les marches d'autobus.
Or 97 % des lignes de bus ne sont pas accessibles et 58 % des gares ferroviaires laissent à désirer dans ce domaine.
« Ne pas rendre accessibles les lieux publics équivaut, en quelque sorte, à en interdire purement et simplement l'accès », affirme Action Handicap, qui, pendant la semaine nationale, espère glaner quelques euros afin d'améliorer le quotidien des 40 % de Français concernés.
* Tél. 01.45.20.82.68, 01.48.10.34.94, 02.40.47.71.46 et 01.40.78.69.60.
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