Traduit par une diminution de l'activité, une fatigabilité accrue, un syndrome dépressif, des troubles de l'humeur, des chutes fréquentes, une apparition d'incontinence, parfois de crises d'épilepsie..., ce « mauvais tournant » vient malheureusement augmenter la dépendance de la personne handicapée, rendant sa prise en charge beaucoup plus lourde. Pourtant, lorsqu'un bilan complet est pratiqué, il est négatif.
Relâchement du tissu social
Il est possible d'incriminer un relâchement du tissu social dans cette tranche d'âge de 50-60 ans : rupture du lien familial avec diminution nette des visites (parents vieillissants, malades, voire décédés, désinvestissement des frères et sœurs...). La prise en charge de ces patients vieillissants reste très empirique, ne permettant pas d'obtenir des « miracles ». Il semblerait néanmoins qu'il est important de préserver pour le patient un coin à soi, des objets personnels, de le solliciter à se rendre dans les lieux de vie.
Hygiène, toilette, alimentation
Cette attitude bénéfique pour le patient nécessite une mobilisation et un personnel plus important car, autour de ce désinvestissement du patient, on retrouve des problèmes de logistique tels que l'hygiène, la toilette, l'alimentation (ils mangent spontanément moins, notamment le soir, d'où l'importance du petit déjeuner).
Ces patients supportent moins bien une prise en charge individuelle, trop fatigante ; il paraît donc nécessaire de les prendre en charge collectivement, en petit nombre, sous forme d'ateliers : cinéma, promenade, équithérapie, ergothérapie...
Sur le plan somatique, rien de très stéréotypé n'est constaté. Une surveillance plus régulière de la tension artérielle, de l'examen cardiaque, d'examens biologiques simples est souhaitable. En effet, un nombre plus important de cancers a été constaté à cette période, notamment hépatiques et urinaires. Certains sont foudroyants. Parmi les hypothèses avancées, la polymédication de ces patients depuis de nombreuses années pourrait être mise en cause.
Enfin, il importe de s'intéresser au grand vieillissement (âge supérieur à 80 ans), car la prise en charge de ces patients vieillissants handicapés mentaux sera différente et encore plus lourde.
D'après la communication du Dr B. Garreau (neurologue, Fondation John-Bost, La Force, Dordogne) lors d'une réunion de formation organisée par le centre médical Jérôme-Lejeune, à l'hôpital du Val-de-Grâce, Paris.
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