La loi Handicap de 2005 prévoit que tous les établissements recevant du public devront être accessibles aux personnes handicapées le 1er janvier 2015. Or, à moins d’un an de cette échéance, l’Association des paralysés de France (APF) observe, dans son 5e baromètre de l’accessibilité, que la France reste très en retard.
« À peine plus de la moitié des écoles et seulement 42 % des réseaux de bus sont accessibles aux personnes en situation de handicap », souligne l’association d’usagers. Les médecins sont cloués au pilori. « La moitié des personnes en situation de handicap ont des difficultés à trouver un cabinet médical ou paramédical », pour des raisons d’accès.
« Le libre choix de son médecin traitant, de son ophtalmologiste, ou de son gynécologue n’existe pas pour les personnes en situation de handicap », affirme l’APF.
L’association déplore « l’échec cuisant de la France à faire respecter l’accessibilité » et dénonce le fait que de récentes concertations prévoient d’accorder « un délai supplémentaire inacceptable de 3 à 9 ans ».
« À ce jour, bon nombre de personnes doivent encore développer de véritables compétences personnelles en "ingénierie de déplacement" pour effectuer des démarches administratives, gérer leur quotidien, organiser leurs trajets personnels et professionnels, ainsi que de tenter d’avoir une vie ordinaire ».
Délais et dérogations
Un comité interministériel, sous l’égide de Matignon, a en effet prévu des aménagements possibles pour les acteurs qui n’auraient pu se mettre en conformité au 31 décembre 2014.
Un projet de loi « d’habilitation » sera présenté au printemps par la ministre chargée des Personnes handicapées Marie-Arlette Carlotti. Une ordonnance précisera les futures échéances d’accessibilité programmée pour les services publics (police, justice, santé...).
« Il faut favoriser un meilleur accès des cabinets aux personnes handicapées mais en faisant preuve de pragmatisme », défend le Dr Michel Chassang, président de la CSMF et de l’Union nationale des associations de professions libérales (UNAPL).
Les médecins souhaitent bénéficier de dérogations si les frais d’aménagement sont prohibitifs, en cas de refus de travaux de leur copropriété ou pour les immeubles classés monuments historiques. Ils demandent que les délais autorisés pour réaliser les travaux soient de 3 à 6 ans. Michel Chassang espère que les médecins amenés à prendre leur retraite dans les trois prochaines années pourront être dispensés de travaux.
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