Jazz-rock
En disparaissant à l'âge de 94 ans, Lionel Hampton a emmené avec lui les derniers véritables accents du jazz de l'ère swing (Swing Era), ce style fringant et alerte, né dans les années 1930, qui ne laisse personne insensible et se traduit, imperceptiblement par un claquement des doigts, une jambe qui remuait ou plus spectaculairement par une danse frénétique.
Ultime représentant de toute une époque et d'une génération, Lionel Hampton, qui fut découvert et engagé par le clarinettiste Benny Goodman, le « roi du swing », en 1936, était, outre un fantastique musicien et showman sachant chauffer le public à blanc avec des tubes comme « Air Mail Special » ou « Flyin' Home », un homme de défis. D'abord, celui d'être l'un des premiers jazzmen noirs - avec Teddy Wilson (piano) - à accepter d'intégrer un quartette blanc - outre Goodman, Gene Krupa (batterie). Ensuite, d'avoir été le premier à enregistrer et populariser un instrument peu utilisé jusque là en jazz : le vibraphone. Batteur à l'origine, chanteur pour le show, Lionel Hampton se lance dans la grande aventure des « vibes », en 1930, grâce à Louis Armstrong. L'apothéose et l'apogée du vibraphone et de son virtuose leader incontesté seront bien sûr la période folle du swing. Autre défi, son Big Band, créé en 1940 et qui, à la fin du XXe siècle, assurait toujours son rôle de machine à swing au service de son illustre chef. De ses rangs sont sortis des jazzmen et des solistes importants comme Clifford Brown, Quincy Jones, Charles Mingus, Dexter Gordon ou encore Illinois Jacquet.
Enfin, dernier défi, malgré des attaques à répétition qui l'ont laissé diminué à partir des années 1990, Lionel Hampton a toujours voulu assumer sa place de leader, sa réputation de swingueur et la maîtrise d'un instrument devenu son emblème.
Le temps a eu finalement raison du roi des lames.
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