La douleur reste le premier motif de consultation chez le médecin. La douleur d'origine cancéreuse touche quant à elle plus d'un patient sur deux, sur 200 000 nouveaux cas diagnostiqués par an en France. De 30 à 40 % des malades subissent une douleur modérée à sévère au stade initial de la maladie, de 60 à 90 % à un stade avancé.
Plus de 80 % des patients cancéreux peuvent être soulagés par des moyens simples ; 85 % pourraient être soulagés par un traitement antalgique. Or, de 30 à 50 % ne sont pas soulagés ou le sont mal. Enfin, un patient sur quatre souffrant de douleurs cancéreuses présente des accès douloureux paroxystiques (3 accès douloureux paroxystiques par jour). Ces constats sont notamment révélés par le groupe ADOC (Antalgie des douleurs cancéreuses), fruit d'une collaboration étroite entre spécialistes de l'antalgie et le laboratoire Mundipharma.
L'insuffisance de formation des médecins et les réticences du personnel soignant à utiliser des opioïdes forts expliquent en partie cette situation. Et si les pratiques s'améliorent, sous la pression notamment des associations de malades ou de familles, les patients eux-mêmes peuvent exprimer des inquiétudes à l'égard de ce type de traitement.
Des idées reçues à combattre
Si le patient présente des douleurs par excès de nociception et que les antalgiques de palier 1 et 2 sont insuffisants, il faut prescrire des morphiniques. Ce sont des antalgiques puissants mais qui ont très mauvaise réputation tant la morphine est associée à la fin de vie et à la toxicomanie. Heureusement, la mauvaise réputation de la morphine a fortement régressé dans l'esprit des praticiens et donc dans l'esprit des patients. Ainsi, les morphiniques peuvent et doivent être prescrits au tout début de la maladie cancéreuse si le patient a mal. Alors que souvent les morphiniques sont donnés tardivement et trop brutalement, en période agonique.
Il faut rappeler aussi que le risque de dépendance psychique est inexistant chez les patients atteints de cancer. Même dans le cas d'un ex-toxicomane, on peut traiter la douleur avec des opioïdes. Il peut exister un phénomène de tolérance qui s'installe au fil du traitement et qui n'a aucun caractère de gravité. Il oblige parfois le praticien à augmenter les doses afin d'obtenir le même effet antalgique.
Hormis les quelques cas de confusions, d'hallucinations, surtout chez le sujet âgé, les morphiniques sont très bien supportés par l'immense majorité des patients. L'effet sédatif clinique des morphiniques est surtout marqué les premiers jours, par rattrapage du retard de sommeil et par effet de détente psychologique après les douleurs souvent longtemps ressenties.
Dernier obstacle : les vomissements. Il faut prévenir le patient que les morphiniques peuvent être à l'origine de nausées et de vomissements au tout début du traitement, pendant environ quinze jours.
A la phase initiale d'un traitement opioïde, une réévaluation quotidienne est en tout cas recommandée.
Cycle national de conférences organisé par le groupe ADOC et Mundipharma.
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