Johnny Hallyday, bientôt 68 ans, est très présent dans les médias, avec un programme chargé : il sort dans un mois un nouvel album, « Jamais seul », sera en septembre sur les planches dans une pièce de Tennessee Williams et enchaînera en 2012 avec une « tournée des stades ». C’est ainsi qu’interrogé sur TF1, dimanche, il a mis une nouvelle fois en cause le Dr Stéphane Delajoux, qui l’a opéré en novembre 2009 pour une hernie discale, dont les suites ont été dramatiques. Cinq jours après l’intervention, le chanteur s’était envolé pour Los Angeles où, victime d’une infection postopératoire, il avait été hospitalisé en urgence et placé en coma artificiel.
Johnny Hallyday estime aujourd’hui que le chirurgien ne l’a pas informé comme il l’aurait dû, notamment du fait qu’il avait touché la dure-mère. « Il n’a pas eu le suivi qui est de rigueur quand on est médecin, affirme-t-il. Il est certain que s’il m’avait dit que c’est dangereux pour moi de voyager, ma femme m’aurait convaincu et on serait resté. » Et d’ajouter qu’un accord à l’amiable est exclu : « J’ai failli mourir quand même, s’il n’y avait pas eu les médecins américains, je ne serais plus là aujourd’hui. »
La réplique du Dr Delajoux est venue dans « le Parisien » de ce 1er mars. Le chirurgien est « exaspéré » : « Près de deux ans après les faits, alors que les expertises m’ont blanchi sur le plan médical, il revient à la charge. C’est insupportable. »« Au lendemain de l’opération, qui s’est déroulée dans les règles de l’art, explique le chirurgien, j’ai informé tout le monde que sa dure-mère avait été touchée. Son entourage proche, ses infirmières, son médecin traitant, celui qui l’a pris en charge aux États-Unis, tous en attestent. Lorsque Johnny est revenu, quatre jours plus tard, afin que je lui pose des points de suture, je lui ai expliqué directement ce qui s’était passé. »« Qui a été négligent, qui a été léger dans l’histoire, ajoute-t-il. Qui a quitté la clinique sans mon accord ? Qui a tenu absolument à finir une bringue au restaurant, à sortir au cinéma, à voyager ? C’est lui ! »
Dans leur expertise rendue en septembre (« le Quotidien » du 30 septembre 2010), le Dr Bertrand Gachot et le Pr Marc Tadié avaient jugé l’intervention conforme aux règles de l’art mais conclu à une perte de chance liée au suivi, au fait « d’avoir laissé le patient se lever le lendemain et sortir le surlendemain ». La bataille est toujours en cours pour établir les responsabilités, avec à la clé la question de l’indemnisation de la tournée qui n’avait pu avoir lieu.
Par ailleurs, le Dr Delajoux a été condamné par le tribunal de grande instance de Paris, conjointement avec la Fondation Rothschild, à indemniser, à hauteur de 256 200 euros, une patiente dont les douleurs lombaires avaient persisté après deux interventions. Ce en raison de fautes dans la surveillance et le contrôle postopératoire de la première opération et dans la réalisation de la deuxième. Le médecin et l’hôpital devront en outre verser 63 500 euros à l’assurance-maladie pour les frais engagés.
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