LES INJECTIONS intra-articulaires ont été pratiquées depuis les années 1930. Il s'agissait alors de solutions salines remplacées vingt ans plus tard par les corticoïdes qui sont toujours largement employés par voie locale dans le traitement de la gonarthrose. Plus récemment, la mise à disposition d'acide hyaluronique administrable par voie intra-articulaire a constitué un nouvel apport thérapeutique. Afin de connaître les habitudes et les comportements des rhumatologues français en matière de traitements intra-articulaires, les Laboratoires Genévrier, qui commercialisent Sinovial 2 ml, acide hyaluronique à 0,8 %, ont mis en place une enquête originale dénommée Tigre (traitements Intra-articulaires dans la Gonarthrose par les Rhumatologues : enquête sur leur usage).
Au total, 577 spécialistes ont répondu au questionnaire, soit près du tiers de ceux actuellement en exercice en France. Il apparaît que chaque rhumatologue reçoit en consultation en moyenne 13 patients par semaine pour gonarthrose ; 4,5 d'entre eux ont une injection intra-articulaire de corticoïdes et 6,6 une injection d'acide hyaluronique par mois. Le lavage articulaire est, en revanche d'usage plus limité. Dans la grande majorité des cas, l'infiltration de corticoïdes est effectuée en cas de « poussée douloureuse et hydarthrodiale », malgré la prise d'Ains. La viscosupplémentation n'est pas moins utilisée : 98,8 % des rhumatologues disent la pratiquer et 37,2 % la proposent même systématiquement. La proportion de patients gonarthrosiques traités par acide hyaluronique (34 %) est ainsi comparable à celle de la population gonarthrosique recevant des infiltrations de corticoïdes (37 %). L'efficacité des corticoïdes et de l'acide hyaluronique est aussi jugée du même ordre (68,4 mm versus 55,1 mm sur échelle visuelle analogique).
La viscosupplémentation.
Espérant surtout une amélioration des symptômes plus qu'un ralentissement de l'évolution, les spécialistes ont cependant une attente spécifique vis-à-vis de la viscosupplémentation puisqu'ils sont 97,8 % à escompter une action jusqu'à six mois et encore 43,7 % à signaler que l'effet bénéfique peut durer jusqu'à douze mois. Parmi les critères de choix de l'acide hyaluronique, arrive en tête le prix, puis la facilité d'obtention (distribution ou non en officine) avant le poids moléculaire et la concentration du produit. Au total, l'étude Tigre a pu montrer que les injections intra-articulaires de corticoïdes et d'acide hyaluronique sont fréquemment utilisées par la grande majorité des rhumatologues pour le traitement de la gonarthrose. Leurs indications apparaissent cependant différentes et complémentaires.
D'après la communication du Dr E. Maheu, Paris, lors d'une conférence de presse organisée par les Laboratoires Genévrier, Berlin, Eular 2004.
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