De notre correspondante
La rumeur courait depuis des mois : le départ du directeur de l'Assistance publique-Hôpitaux de Marseille(AP-HM), bien que démenti à plusieurs reprises, était prétexte à blocage de dossiers et à exacerbation des mécontentements. C'est même en termes d'années que se chiffrent les retards de l'Assistance publique de Marseille, toujours en attente d'un projet d'établissement et en désorganisation aggravée par la mise en place des 35 heures.
L'instabilité de la situation offrait un excellent prétexte à l'agence régionale d'hospitalisation pour limiter les enveloppes budgétaires, faute de savoir « où cela irait ». Ce qui, ajouté aux dépenses somptuaires reprochées à la direction et à son administration, explique la satisfaction générale qui salue la nomination du nouveau directeur.
Le maire de Marseille, qui avait même suspendu les conseils d'administration de l'hôpital pour exiger un changement plus rapide, a été le premier à saluer l'arrivée de Guy Vallet, qui remplace Fernand Lorrang, rejoint en cela par les élus municipaux de gauche comme de droite.
Le Pr Pierre Fuentès, président de la CME, regrettait, lui aussi, le « climat d'incertitude qui contribuait à l'immobilisme et à la morosité de l'institution ». Il espère que le nouveau directeur va s'attacher à « la priorité des priorités : la présentation d'un projet d'établissement qui améliorera l'efficience du CHU ».
De son côté, le personnel attend l'ouverture rapide de négociations et enregistre avec satisfaction que la fille du nouveau directeur est infirmière à l'hôpital Nord de la ville.
Agé de 53 ans, Guy Vallet dirigeait depuis sept ans le CHU de Rouen, mais n'est pas un inconnu dans la région : il a successivement été attaché de direction à l'hôpital psychiatrique de Pierrefeu (Var), directeur du centre hospitalier de Draguignan et de celui de Cannes. Conscient de la situation dont il hérite, il souligne qu'il lui est « déjà arrivé d'être nommé dans un établissement où le climat était difficile » et estime « qu'en quelques mois on peut monter quelques actions décisives pour y créer une cohérence ». Il va commencer par réunir l'équipe de direction et l'équipe médicale sur « les dossiers les plus brûlants ». Outre le délabrement d'un certain nombre de services et le déficit chronique de personnel, il devra affronter l'éternel débat du nombre de sites hospitaliers marseillais avec le maintien, la fermeture ou la transformation de l'hôpital Sainte-Marguerite. Pour lui, « l'essentiel est que chacun des sites ait une âme, des objectifs précis et accueille les patients dans les meilleures conditions en anticipant sur les besoins à venir : nous ferons la démonstration d'un véritable plan stratégique », dit-il.
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