Le prix Nobel de médecine a récompensé cette année les travaux de deux scientifiques qui ont découvert la possibilité de reprogrammation de cellules adultes et spécialisées en cellules souches, qui ont la faculté de se développer en n’importe quel tissu de l’organisme (cellules pluripotentes). L'annonce a eu lieu ce lundi 8 octobre, à 11h30.
C’est en 1962 que le Britannique John Gurdon découvre la réversibilité de la spécialisation cellulaire. Il réalise une expérience où il élimine le noyau d’une cellule immature d’un œuf de grenouille pour le remplacer par le noyau d’une cellule spécialisée intestinale prélevée chez un têtard. Et il observe que cet œuf modifié se développe en un têtard normal. L’ADN de la cellule mature possède donc toujours les informations nécessaires au développement de toutes les cellules de la grenouille.
Plus de quarante ans après (en 2006), le Japonais Shinya Yamanaka découvre que des cellules matures intactes de souris peuvent être reprogrammées en cellules souches immatures pluripotentes. Et il est surpris de constater que peu de gènes suffisent. Ainsi, en introduisant seulement quatre gènes dans des cellules prélevées sur la peau, ces cellules peuvent être reprogrammées en cellules immatures, des cellules souches pluripotentes, aptes à se développer en tous les types de cellules spécialisées dans l’organisme.
Des clés pour développer de nouvelles méthodes de diagnostic et de traitement
Ces découvertes innovantes ont complètement modifié les perspectives concernant le développement et la spécialisation cellulaire. On comprend maintenant qu’une cellule mature ne peut être confinée éternellement dans son état spécialisé. De nouveaux champs de recherche ont été établis. La reprogrammation des cellules humaines donne de nouvelles opportunités aux chercheurs d’étudier des maladies et de développer des méthodes de diagnostic et de traitement.
Au cours de ces dernières années, les chercheurs ont montré un usage des cellules iPS (cellules souches pluripotentes induites) pour l’étude des mécanismes pathologiques. Par exemple, des cellules cutanées peuvent être obtenues chez des personnes malades, reprogrammées et étudiées en laboratoire pour savoir en quoi elles diffèrent des cellules homologues des patients en bonne santé.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature