PORTEUR ET PROMETTEUR, le marché concurrentiel des produits de contraste exige de la technicité et un goût unique pour la course à l'innovation. Un pari relevé par le Laboratoire Guerbet qui vient d'annoncer ses résultats financiers.
La croissance soutenue sur l'ensemble de l'année 2006 se solde par une hausse de 7,4 % du chiffre d'affaires, atteignant 289 millions d'euros, alors que le bilan de l'entreprise affiche une réduction significative du résultat opérationnel, dû à une chute de 10,5 % des ventes.
Plusieurs incidents de production survenus dans le deuxième semestre 2006 expliquent la hausse des coûts et la baisse de productivité. «Tout est rentré dans l'ordre», affirme son directeur financier, Philippe Barthelet, qui met cependant en avant le niveau d'endettement de la société, qui a presque doublé en un an. «Il a fallu financer la production de stocks de sécurité constitués, pour des raisons tant commerciales qu'industrielles», explique-t-il.
La conjugaison de ces différents facteurs n'empêche pas l'entreprise d'afficher des bénéfices, principalement liés à la commercialisation de deux produits de contraste : le Dotarem, dédié à l'IRM, et le Xenetix, utilisé pour les rayons X, représentant respectivement 8,6 et 5,1 % du marché. «Les nouvelles solutions injectables et les poches remportent aussi un vif succès en Allemagne où les ventes ont finalement progressé de 8% en six mois», précise le directeur marketing du groupe, Emmanuel Caillaud, qui annonce le lancement du nouveau conditionnement de Xenetix, en France, en Italie et probablement en Espagne, dès cette année, avec, pour conséquence, le doublement des capacités de production.
Des réservoirs de croissance.
D'autres signes permettent aux dirigeants du laboratoire de rester optimistes. Alors que la concurrence fait rage dans ce secteur, l'un de ses produits, le Dotarem, «vient d'être désigné comme le plus stable du marché en termes d'efficacité et de sécurité par la Food and Drug Administration (FDA), aux Etats-Unis, et par l'Agence européenne du médicament de Londres, au terme d'études chargées d'établir ou non un lien avec le développement d'une maladie rare: la fibrose systémique néphrogénique», indique Philippe Decazes, qui préside le directoire de la société.
Bien qu'elle soit récente, cette reconnaissance de qualité se ferait déjà ressentir dans les carnets de commandes et le président se félicite «d'avoir lancé d'importants investissements même si, aujourd'hui, ceux-ci pèsent lourds dans le bilan financier de l'entreprise».
Utilisés classiquement en diagnostic, les produits de contraste accèdent à une nouvelle fonction thérapeutique permettant le ciblage ou le suivi de traitements innovants. Une sorte de nouvelle vie pour ces produits qui autorise tous les espoirs de développement. Guerbet ne s'arrête pas là et poursuit ses efforts en R&D à hauteur de 25 millions d'euros par an.
En tout état de cause, ce marché semble destiné à se développer : «Aujourd'hui, explique cependant Philippe Decazes, on ne manque plus de machines, mais de radiologues pour maîtriser et exploiter les informations livrées par les produits.» Ce qui peut poser quelques problèmes.
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