LA RECHERCHE et le développement des médicaments devraient atteindre 4 milliards d'euros chez GlaxoSmithKline (GSK) en 2007. Ce budget, qui croît de 10 % chaque année depuis la restructuration engagée en 2001, témoigne des efforts développés par ce groupe pharmaceutique britannique. Son président-directeur général, Jean-Pierre Garnier, vient d'annoncer qu'il envisage d'y consacrer de 16 à 25 % du chiffre d'affaires de l'entreprise, rejoignant dès à présent l'objectif fixé le 5 février (« le Quotidien » du 7 février) par le Conseil stratégique des industries de santé (Ciss).
Entre la mise au point de nouvelles molécules et l'extension d'indications, le laboratoire britannique, qui s'est hissé au deuxième rang mondial, occupe résolument le devant de la scène. GSK affirme notamment être en mesure de proposer aux patients «trois ou quatre nouveaux produits chaque année d'ici à 2010».
Pour saluer ces efforts, Moncef Slaoui, directeur de la recherche et du développement, rappelle que «10 à 15ans d'études, 95% d'échecs et 1milliard de dollars séparent l'idée du produit». Donc de l'AMM. Face à l'indispensable créativité et à la productivité des chercheurs et des cliniciens pour aboutir, «GSK développe simultanément 129programmes dont la plupart se situent déjà en phaseII etIII». Sur les dix nouvelles entités chimiques soumises à l'enregistrement ou en développement clinique final, on retrouve le Tykerb – contre le cancer du sein –, le Pazopanib – contre le cancer du rein –, un inhibiteur prometteur, et pas moins de six vaccins. GSK détient notamment le Cervarix contre le cancer du col de l'utérus et un vaccin amélioré contre la grippe pandémique H5N1.
Sur ce dernier produit, Christophe Weber, qui dirige la filiale française de GSK, reste très discret sur la nature du marché passé avec l'Etat pour préparer les stocks destinés à garantir la santé publique en cas de transmission du virus à l'homme. Il précise simplement que «l'engagement pris de livrer l'ensemble des doses commandées en 2007 sera tenu».
Vingt-deux centres de recherche.
Poursuivant ses efforts, GSK développe une culture et des infrastructures aptes «à canaliser la créativité et la découverte», souligne Moncef Slaoui, pour qui le progrès passe avant tout par «l'installation de réseaux avec de multiples entreprises de biotechnologie». Ce choix oriente 80 % de la recherche vers les Etats-unis et l'Angleterre. Pas moins de 15 000 personnes développent cette activité à travers les 22 centres de recherche de GSK.
Alors que les explorations en neurologie, inflammations, maladies respiratoires et biothérapies sont concentrées au Royaume-Uni, l'ensemble de la recherche sur les antibactériens, le système immunitaire, le cardio-vasculaire, le cancer, le métabolisme et les recherches sur les antirétroviraux se développent aux Etats-Unis. Une exception européenne cependant : un septième Cedd consacré à la psychiatrie, situé à Vérone, en Italie.
Aujourd'hui, GSK se dote de structures complémentaires, center of Excellence for External Drug Discovery (Ceedd), chargées «d'apporter la preuve clinique aux derniers stades de développement et de multiplier les alliances pour partager les risques et les bénéfices avec des sociétés de biotechnologie».
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature