A la naissance, les petits garçons pèsent environ 100 g de plus que les petites filles ; ce phénomène semble constant dans les différentes populations. A quoi cela est-il dû ? Au fait que les femmes qui attendent un garçon ingèrent davantage de calories ou bien au fait que l'utilisation de l'apport énergétique est meilleure chez celles qui attendent un garçon que chez celles qui attendent une fille ? Les résultats d'une étude publiée dans le « BMJ » sont en faveur de la première hypothèse.
Ce travail a porté sur 304 femmes enceintes de Boston vues entre mars 1994 et octobre 1995, qui ont mené leur grossesse à terme et qui n'attendaient pas de jumeaux.
Sans entrer dans les détails, l'apport énergétique de ces femmes a été évalué au cours du deuxième trimestre par un questionnaire identique à celui qui a été utilisé pour la Nurses' Health Study.
Etaient notés l'apport énergétique, les lipides d'origine animale et d'origine végétale, les hydrates de carbone et les protides.
Une différence de près de 10 %
Résultat : les femmes portant un garçon avaient un apport énergétique moyen de 9025,6 kJ contre 8258,6 kJ pour celles qui attendaient une fille. Après ajustement pour certains facteurs potentiellement confondants, la différence était en fait de 796,2 kJ (p = 0,049), soit 9,6 %.
Il n'y a pas été observé d'effet direct du sexe du ftus sur la prise de poids maternelle, même si le gain pondéral est positivement associé au poids de naissance. La prééclampsie, les vomissements gravidiques, le tabagisme et la consommation d'alcool n'étaient pas des facteurs confondants pour cette relation.
Les femmes portant des garçons avaient un apport plus élevé de 8 % en protides, de 9,2 % en hydrates de carbone, de 10,9 % en lipides d'origine animale et de 14,9 % en lipides d'origine végétale.
« Nos résultats supportent l'hypothèse selon laquelle les femmes porteuses d'un garçon plutôt qu'une fille peuvent avoir des besoins énergétiques plus importants et que les garçons peuvent être plus affectés par une restriction énergétique. »
Le signal qui incite les mères à manger davantage pourrait être la testostérone des foetus garçons, supposent les auteurs.
Rulla Tamini et coll. « BMJ » du 7 juin 2003, pp. 1245-1246.
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