Outre 47 000 patients hospitalisés en institution psychiatrique (hors services de psychiatrie des hôpitaux généraux), 1,6 million personnes déclarent avoir consulté pour « troubles psychiques ou mentaux » au cours des trois derniers mois, révèle la première enquête Handicaps-Incapacités-Dépendance, réalisée par l'INSEE, d'octobre 1998 à la fin 2001, et analysée par le ministère des Affaires sociales (1).
Pour 75 % des consultants, il s'agit d'un « suivi régulier », par un psychiatre ou un psychologue (78 %). Si, en institution, les hommes sont majoritaires (56 %), en ambulatoire les patientes consultent plus pour un suivi régulier (62 %). C'est surtout à partir de 40 ans que les Françaises arrivent en force ; 20 % voient un généraliste, contre 10 % des hommes. Avant la quarantaine, les patients se recrutent davantage dans la population masculine. Par tranches d'âge, les 25-64 ans arrivent en tête avec un taux de 2,6 %, suivis par les 65 ans et plus (2 %) et les moins de 25 ans (1,2 %). Un pic de fréquentation des professionnels de la santé est observé chez les femmes de 40 à 50 ans (6,7 %).
Les consultations ponctuelles les plus importantes sont elles aussi celles des femmes (de 30 à 39 ans).
Les hommes employés et inactifs et les femmes appartenant à une profession intermédiaire font l'objet d'un suivi plus fréquent. Et plus de 4 hommes sur 10 (45 %) pointent au chômage.
Troubles de l'humeur
et déficiences physiques
Les troubles de l'humeur sont les plus répandus (46 %), loin devant les déficiences intellectuelles (15 %) et les problèmes de comportement (5 %). Toujours chez les sujets suivis de manière régulière, de nombreux handicaps physiques associés sont constatés. Les difficultés de langage et de parole sont sept fois plus importantes qu'au sein de la population générale. Les déficiences motrices et viscérales (ou métaboliques) affectent respectivement 35 % et 29 % des personnes, contre 16 % et 14 % chez les non-suivies. Des restrictions d'activité sont aussi signalées, à des degrés divers, touchant aux soins élémentaires ou aux déplacements. Plus d'un homme ou d'une femme accompagné psychologiquement sur cinq est confiné au lit ou dans un fauteuil roulant et a besoin d'aide pour la toilette et l'habillage.
En fait, près d'un adulte sur deux est soutenu pour accomplir certaines tâches de la vie quotidienne, contre 7 % dans la population non suivie. Seulement 40 % des sujets présentant des troubles psychique exercent une activité professionnelle, contre 75 % dans l'ensemble de la communauté nationale. Quatre sur dix sont inaptes au travail pour des raisons de santé. Il s'ensuit des désavantages sociaux : 32 %, contre 43 % chez les personnes valides, font du sport, 33 % (55 %) vont au cinéma et 25 % (15 %) ne partent pas en vacances.
A cela s'ajoute l'isolement affectif : 36 % et 55 % (58 % et 79 %) ont respectivement un père et/ou une mère vivant et 50 % (70 %) vivent en couple.
Au total, en 1998, les déficiences psychiques représentaient 24 % des demandes d'Allocation aux adultes handicapés, et les affections psychiatriques constituaient la première cause d'attribution de pension d'invalidité par la CNAMTS (25 %). Enfin, 6 % des personnes suivies régulièrement et 19 % de celles qui accusent une déficience intellectuelle sont placées sous un régime de protection juridique.
* DREES (direction de la Recherche, des Etudes, de l'Evaluation et des Statistiques », « Etudes et résultats », n° 231, avril 2003.
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