Des études épidémiologiques avaient déjà mis en évidence un lien entre la grippe et l'angor ou l'infarctus. Une étude cas-témoins avait conclu à une diminution de 50 % du risque de survenue d'un arrêt cardio-vasculaire chez des sujets vaccinés contre la grippe. Une autre, réalisée chez des patients coronariens hospitalisés en périodes d'épidémie grippale, observait une réduction de 60 % du risque de survenue d'un nouvel événement cardio-vasculaire chez les sujets vaccinés.
Une baisse de 50 % de l'activité de la para-oxonase
De nouveaux résultats chez la souris expliquent, selon les cardiologues de l'université de Californie, le mécanisme en cause : « une altération de l'équilibre entre les différentes lipoprotéines au cours des épisodes de grippe » (3). En effet, ils ont observé, chez des souris infectées par des virus grippaux : une diminution de 50 % de l'activité enzymatique de la para-oxonase, un antioxydant majeur des lipoprotéines de densité élevée (HDL), au moment du pic d'activité virale (48 heures après l'incubation) ; une chute de la capacité des HDL à inhiber l'oxydation des LDL au niveau des cellules pariétales artérielles, dès le moment de l'inoculation et cette sensibilité des LDL à l'oxydation s'est majorée avec la progression de la maladie ; une clearance accélérée des HDL. Ces données sont en faveur de d' « un état proathérogène vasculaire » induit par le virus de la grippe.
(1) « American Journal of Epidemiology » 1 ; 152 (7) : 674-677.
(2) « Circulation » 2000 ; 102 : 3039-3045.
(3) « Circulation », vol. 102, n° 18 : II316 et « le Quotidien du Médecin », n° 6829, 8 janvier 2001.
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