LE COLLECTIF des syndicats de praticiens hospitaliers pour la défense de l'hôpital public (1) appelle à une journée nationale d'action et de grève le jeudi 7 octobre afin de manifester une nouvelle fois son opposition au projet de réforme de la gouvernance hospitalière. Il y a urgence, explique le Collectif, puisque la promulgation de l'ordonnance sur la gouvernance hospitalière, qui reprend tous les aspects du projet gouvernemental (notamment la création de pôles d'activités et d'un conseil exécutif), pourrait intervenir courant octobre.
Le service public à la casse ?
Pour le Dr Bruno Devergie, président du Snph-chg (Syndicat national des praticiens hospitaliers des hôpitaux généraux), « le recrutement des médecins hospitaliers par un contrat fera porter sur nous des pressions budgétaires fortes : l'application de cette vision ultralibérale à l'hôpital public nous pose problème. Nous sommes pour des réformes, mais nous ne voulons pas la casse du service public ». De son côté, l'urgentiste Patrick Pelloux, président de l'Amuhf (Association des médecins urgentistes hospitaliers de France), observe à regret le retour des discordes au sein de la communauté hospitalière : les médecins se bagarrent « pour savoir qui va être chef de pôle », note-t-il.
Le Collectif, qui regroupe, depuis sa création en avril, l'ensemble des PH qui se sont opposés à la signature du volet nouvelle gouvernance du plan Hôpital 2007, espère une large mobilisation. Le Dr Pierre Faraggi, président de la Confédération des hôpitaux généraux (CHG), fondateur du Collectif et le seul des quatre intersyndicats de PH à n'avoir pas paraphé le projet de réforme, s'est fendu d'une lettre aux trois signataires, le Pr Roland Rymer, président du Snam (Syndicat national des médecins hospitaliers), le Dr François Aubart, président de la CMH (Coordination médicale hospitalière), et le Dr Rachel Bocher, présidente de l'Inph (Intersyndicat national des praticiens hospitaliers), pour leur proposer de rejoindre le Collectif.
« Le projet de réforme ne nous satisfait pas, les projets d'ordonnance qui circulent non plus », estime Pierre Faraggi, qui mentionne cinq points à modifier : maintien des attributions de la CME ; maintien de l'affectation des chefs de service par le ministre ; organisation en pôles sur proposition (et non sur simple avis) de la CME ; maintien des attributions des services ; et enfin, validation de la nomination du chef de pôle par la CME, sur proposition des praticiens du pôle. Avec ce courrier, le président de la CHG espère convaincre les présidents des trois autres intersyndicats de PH qui siègent au comité de suivi de la réforme d'amender le projet d'ordonnance. Le comité de suivi se réunit demain jeudi, précisément en vue de valider l'ordonnance.
(1) Le Collectif regroupe douze syndicats : l'intersyndicat CHG - qui elle-même regroupe la Fnap, le Snbh, le Snmarhnu, le SPH, le Syngof et le SPF -, l'Amuhf, le Snph-chg, l'Uphp, la CFE-CGC, l'USP.
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