N'ayant obtenu aucune garantie sur les créations de postes qu'ils demandaient, pas plus que sur le paiement de leurs gardes et plages additionnelles (« le Quotidien » du 31 janvier), une quinzaine de SAMU et de SMUR de la banlieue parisienne ont entamé, il y a bientôt deux semaines, un mouvement de grève.
Assignés par leur direction, les médecins ont toutefois continué à travailler. Mais arrivés en fin de mois, leur colère a franchi un cap supplémentaire. Ils prévoient donc une extension de leur mouvement.
Parallèlement, le collectif des médecins des SAMU d'Ile-de-France a vu le jour il y a deux mois, sous l'impulsion du Dr Christophe Prudhomme, du SAMU 93, afin d'activer la mise en place de la directive européenne et des textes relatifs à la RTT. Deux réunions ont eu lieu la semaine dernière avec l'Agence régionale d'hospitalisation d'Ile-de-France (ARHIF) et l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) pour tenter de désamorcer la situation. Le Dr Prudhomme est ressorti déçu du premier entretien : « Nous demandions un plan sur trois ans de créations de postes pour limiter le travail des urgentistes à 48 heures, ainsi que la tenue d'une réunion au ministère avec l'ARHIF et l'AP-HP. La seule réponse du nouveau directeur de l'Agence a été de dire "ce n'est pas moi qui décide, mais le ministère". La situation n'est plus tenable, et on passe donc au stade supérieur. Désormais, on ne travaillera que via réquisitions préfectorales. »
Vendredi, à la suite d'une réunion qui se tenait au ministère de la Santé, et à laquelle participaient le Syndicat des urgentistes hospitaliers (SUH), l'Association des médecins urgentistes hospitaliers de France (AMUHF), le collectif des médecins de SAMU-IDF, ainsi que le directeur de l'ARHIF et le directeur de cabinet de la directrice générale de l'AP-HP, l'AMUHF a déposé pour demain un préavis de grève dans les structures d'urgences SAMU et SMUR d'Ile-de-France. L'AMUHF réclame également des créations de poste dans les services d'urgences, et l'application de la directive européenne limitant à 48 heures au maximum le travail hebdomadaire des médecins hospitaliers.
Pour son président Patrick Pelloux et Christophe Prudhomme, la réunion se termine sur un constat d'échec. Selon eux, leurs interlocuteurs prendraient prétexte du retard pris dans l'évaluation des besoins pour demander quelques mois de délai avant de répondre à leurs revendications. Les membres de l'AMUHF se retrouvent donc ce soir à l'hôpital Saint-Antoine à Paris pour confirmer ou non leur entrée dans le mouvement.
Gardes à l'hôpital : l'arrêté au « J. O. »
Très attendu par les médecins hospitaliers, l'arrêté réformant la permanence des soins à l'hôpital est paru au « Journal officiel » du 2 mai.
Ce texte, qui a donné lieu à des négociations houleuses entre les syndicats de praticiens et le ministère de la Santé, réorganise les gardes et les astreintes sur la base des nouvelles dispositions issues de la RTT, de l'application de la directive européenne intégrant la garde dans le temps de travail et de la mise en oeuvre du repos de sécurité. Il prévoit aussi les conditions de la rémunération de cette permanence des soins hospitaliers réformée. Une revalorisation échelonnée de la garde est notamment prévue : de 300 euros aujourd'hui, le tarif devrait passer à 350 euros le 1er janvier 2004, puis à 400 euros le 1er juillet 2004 et enfin à 450 euros le 1er janvier 2005.
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