Six jours après le lancement du mot d'ordre de grève « illimitée » des gardes de nuit, le taux de participation des médecins généralistes à ce mouvement était toujours d'environ 80 %, selon le Dr Michel Chasssang, président de l'Union nationale des omnipraticiens (UNOF), qui a été à l'origine de cette grève avec le Syndicat des médecins libéraux (SML).
Le taux de participation particulièrement élevé ne prend pas en compte l'agglomération parisienne où les gardes de nuit sont principalement assurées par l'association SOS-Médecins. Il est évidemment très variable d'une zone à l'autre. Si, dans certains départements comme la Mayenne, le Cantal, le Nord, le Haut-Rhin ou la Manche, la grève, selon l'UNOF, est suivie à 100 %, d'autres régions sont moins touchées, comme la Provence-Alpes-Côte d'Azur ou la Franche-Comté.
De la même façon, le mouvement est moins suivi dans les grandes agglomérations que dans les zones rurales, notamment lorsqu'il existe une structure de SOS-Médecins qui ne s'est pas pour l'instant rallié à ce mot d'ordre de grève. A une exception près, cependant, puisque les SOS-Médecins de Lille-Roubaix-Tourcoing ont rejoint le mouvement le week-end dernier et provoqué une très forte augmentation de l'activité du centre 15.
Enfin, la procédure des réquisitions préfectorales s'est poursuivie largement au cours de ces derniers jours. Concernant quize départements à la veille du week-end, elle s'est étendue, selon l'UNOF, à neuf départements supplémentaires : le Nord, le Pas-de-Calais, le Loiret, l'Eure-et-Loir, les Pyrénées-Orientales, la Seine-Maritime, l'Ardèche, le Morbihan et l'Ille-et-Vilaine.
Vers des journées « santé morte »
Satisfaite du succès de cette grève et de la mobilisation jugée « sans précédent » sur le terrain, l'Union nationale des omnipraticiens français, principal syndicat de médecins généralistes, ne peut que « s'étonner que le dialogue avec les pouvoirs publics soit toujours au point mort ». « Visiblement, le gouvernement laisse pourrir la situation et veut engager l'épreuve de force. Il l'aura. Si nous n'avons pas de réponse avant le début de la semaine prochaine, nous étendrons le mouvement aux gardes du week-end », confirme le président de l'UNOF, qui n'exclut pas d'autres actions de type journées « santé morte ».
Le gouvernement, pour l'instant, n'a pas réagi officiellement à la grève, bien qu'il ait fait remarquer que les négociations tarifaires avec les professionnels de santé relevaient des caisses d'assurance-maladie.
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