Grève administrative : à Rennes, les médecins libéraux unis pour noyer la CPAM sous le papier

Publié le 19/01/2015
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Crédit photo : O. Quarante

Le collectif des syndicats médicaux bretons a organisé ce lundi midi un rassemblement symbolique de médecins libéraux du département, devant la CPAM de Rennes, afin de remettre les feuilles de soins de leurs patients, dans le cadre du mouvement de grève administrative actuel contre la loi de santé.

Le Dr Nicole Cochelin, dermatologue à Montfort-sur-Meu, près de Rennes, a tout prévu : des tracts de son organisation (l’Union française pour une médecine libre, UFML), dont elle est déléguée en Ille-et-Vilaine, avaient été agrafés à ses feuilles de soins remises à CPAM. « La présence des tracts les oblige à les traiter manuellement », se réjouit-elle.

Confiance des patients

Ce médecin, adhérente de la FMF, a collecté également ces derniers jours les feuilles de confrères de son secteur. En tout, une soixantaine. Le Dr Daniel Pencole, président de la CSMF Bretagne, généraliste à Rennes, en détient de son côté une centaine. Motif de satisfaction : « Les cinq syndicats représentatifs parlent d’une seule voix dans notre région pour s’opposer à la loi de santé actuelle qui est idéologique et démagogique. »

De fait, juste à côté, le Dr Thierry Labarthe, président régional du Syndicat des médecins libéraux (SML) et généraliste à Chantepie, apporte pour sa part une cinquantaine de feuilles de soins. La marque, explique-t-il, de la « confiance de nos patients ». « Ils nous confient leur feuille de remboursement en sachant très bien que nous allons les remettre de cette manière, précise-t-il. Pour moi, cela signifie qu’ils comprennent tout à fait notre combat. Cette affaire ne nous concerne pas seulement nous, médecins, il s’agit d’un débat citoyen. »

L’argument est repris par le Dr Hervé Le Néel, président de l’URPS Bretagne, lui aussi présent devant le siège de la caisse primaire. « La généralisation du tiers payant n’est qu’un outil pour imposer une gouvernance étatique, juge-t-il. Le tiers payant en est l’instrument de régulation économique. Des médecins sont déjà sanctionnés financièrement pour leur prescription. »

Ne pas pénaliser les personnes précaires

La petite dizaine de médecins qui ont fait le déplacement (la manifestation des routiers ce matin autour de Rennes en a dissuadé certains) veut croire à une mobilisation qui prend de l’ampleur. Même le syndicat FO des médecins hospitaliers a pris position dans ce sens. « Je pense que notre mouvement est extrêmement bien suivi, estime le Dr Nicole Cochelin. Nous sommes soucieux de tout faire pour ne pas pénaliser nos patients. Moi, je propose systématiquement un encaissement à un mois. Et je prends les cartes Vitale des gens avec CMU ou en ALD. »

De notre correspondant Olivier Quarante

Source : lequotidiendumedecin.fr