S'il n'avait été aussi grand (1,89 m), on n'aurait peut-être jamais entendu parler de Gregory Peck. Né en 1916 dans une famille de pharmaciens, il poursuit tranquillement des études de médecine à l'université de Berkeley (Californie) quand le directeur du théâtre universitaire lui tape sur l'épaule : « J'ai une pièce pour laquelle j'ai besoin d'un acteur qui soit grand. Voulez-vous venir ? ».
C'est ainsi que Peck se retrouve d'abord à Broadway puis à Hollywood. Il y débute en 1944 dans « Days of Glory » (Tourneur) et surtout « les Clés du royaume », qui lui vaut sa première nomination aux oscars, la conquête du public féminin et le statut de vedette. Il tourne pour Hitchcock (« la Maison du Dr Edwards », « le Procès Paradine »), King Vidor (« Duel au soleil »), Raoul Walsh (« Capitaine sans peur », « le Monde lui appartient »), Henry King (« Un homme de fer », « David et Bethsabée », « les Neiges du Kilimandjaro »). C'est parce qu'il a joué pour ce dernier dans « la Cible humaine » en 1950 et qu'il ne veut pas être catalogué seulement comme héros de western, qu'il refuse le rôle du shérif dans « le Train sifflera trois fois ».
Ce qui ne l'empêchera pas de revenir à cette grande mythologie américaine, avec par exemple « les Bravados », « les Grands Espaces » ou « la Conquête de l'Ouest ». Il y aura aussi des comédies, dont le célèbre « Vacances romaines », avec Audrey Hepburn, des films de guerre (« les Canons de Navarone ») ou des thrillers (« les Nerfs à vif »). Mais il sera un capitaine Achab un peu décevant dans le « Moby Dick » de John Huston.
Son rôle préféré, c'est celui de « Du silence et des ombres », de Robert Mulligan (1962), dans lequel il remporte l'oscar : un avocat qui défend un noir accusé de viol, dans une petite ville de l'Alabama.
Citoyen engagé sur le plan social, humanitaire et professionnel, il est l'un des fondateurs de l'Institut du film américain et son nom avait été cité comme possible candidat démocrate au poste de gouverneur de Californie.
« Sur le plan professionnel, dit-il dans le film que Barbara Kopple lui a consacré (« Conversations avec Gregory Peck »), j'aimerais laisser le souvenir d'un bon conteur. Telle a toujours été ma préoccupation. Mes efforts pour me perfectionner en tant qu'acteur ont été motivés par cet amour de la narration et le désir que j'ai de conter une histoire, captiver l'attention du public du début à la fin et qu'il sorte de la salle avec le sentiment de n'avoir pas perdu son temps, se disant que l'histoire était belle et bien racontée. »
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