Arts
Le musée des Beaux-Arts de Strasbourg présente, dans le cadre d'une exposition temporaire, une partie de l'importante collection de gravures du Cabinet des estampes et des dessins de la ville. Cette manifestation permet de confronter des uvres de graveurs allemands du début du XVIe siècle à celles de leurs inspirateurs italiens du Quattrocento, d'une part, et à celles de leurs contemporains des écoles du Nord, d'autre part.
L'intérêt de l'exposition est de montrer le rôle capital de la gravure dans la diffusion des images, et la constitution d'un « style » germanique entre la toute fin du gothique et le début du maniérisme (1520-1550).
La présentation écarte les grands noms de l'époque comme Dürer, Grien et Cranach qui ont brillamment assimilé le modèle italien (bien représenté ici avec Mantegna et Pollaiuolo). Mais ces génies de la gravure d'outre-Rhin ont occulté une myriade de petits maîtres, qui étaient souvent leurs élèves, et dont les noms sont peu connus : Aldegrever, Beham, Pencz, Hirschvogel, etc. Ceux-ci n'étaient-ils que de brillants interprètes ? Certainement pas. L'exposition prouve qu'ils avaient leur personnalité et leur identité propres. Sensibles à l'esthétique de l'école de Fontainebleau naissante, ils ont su trouver leur voie entre l'idéal italien et le réalisme flamand, tout en composant également des gravures de propagande liées à la Réforme (« Christianisme » de Beham). Enfin, la vivacité des figures, la finesse et la souplesse des traits, l'audace des cadrages, l'imagination et la façon originale de traiter à égalité les sujets profanes et religieux (d'où le titre « les Dieux comme les Hommes ») justifient la place qui leur est rendue.
« Les Dieux comme les Hommes. La Renaissance dans les pays germaniques ».
Musée des Beaux-Arts, palais Rohan, 2, place du Château, Strasbourg. Renseignements : 03.88.52.50.00. Jusqu'au 27 avril.
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