Les dirigeants des syndicats britanniques, réunis en congrès à Brighton, ont fait de la création d'hôpitaux semi-privés un « casus belli » et prévenu le gouvernement de Tony Blair qu'il allait « droit dans le mur » s'il s'entêtait dans cette voie.
Le projet, devenu pour les syndicats le symbole d'une privatisation rampante des services publics, est contenu dans la réforme des services de santé (National Health Services - NHS), système qui assure, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'entière gratuité des soins en Grande-Bretagne.
La création de ces hôpitaux semi-privés (Foundation Hospitals) ne figurait pas dans le programme du travailliste Tony Blair, réélu pour un deuxième mandat en 2001, font valoir les syndicats.
Cette réforme est la dix-septième depuis 1979, relève également avec ironie David Prentis, le secrétaire général d'Unison, la plus importante force syndicale britannique, avec 1,3 million d'adhérents.
« Le gouvernement va droit dans le mur » s'il persiste à vouloir mettre en place ces hôpitaux, a-t-il ajouté, évoquant la possibilité d'une grève. Ces hôpitaux ont été « mal pensés, mal conçus et il n'y a aucune étude sur l'impact (que cette réforme) aurait sur le NHS », a-t-il affirmé. Pour lui, autoriser les entreprises privées à fournir un service public ne peut en aucun cas apporter les améliorations nécessaires dont le Labour a besoin pour remporter un troisième mandat.
Une inquiétude partagée par le modéré Bill Morris, secrétaire général du Transport and General Worker's Union (TGWU) et président du TUC (Trades Union Congress). Ces hôpitaux « auraient la possibilité de prendre des patients privés. Le ministre de la Santé ne rendrait pas de compte (sur ces hôpitaux) devant le Parlement », a-t-il expliqué.
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