PRÈS DE 3 000 patients, soit huit personnes en moyenne par jour, ont reçu une aide illégale pour mourir en Grande-Bretagne en 2004, selon une enquête publiée dans le journal « Palliative Medicine » (janvier 2006). Cette étude indique que 2 865 personnes, soit 0,5 % des 585 000 morts enregistrés cette année-là, ont été aidées à mourir par des médecins. Ces chiffres sont extrapolés à partir d’une enquête réalisée par questionnaire anonyme auprès de 857 généralistes et spécialistes. Il en ressort que 0,16 % des décès (936) sont le résultat d’une euthanasie volontaire. Et 0,33 % autres (soit 1 929 décès) sont la conséquence d’une euthanasie sans demande explicite du patient. Selon le Pr Clive Seale (université Brunel, Middlesex), auteur de l’étude, ces euthanasies concernaient des patients très proches de la mort qui avaient dans le passé émis le souhait d’en finir, mais qui, en phase finale, n’étaient plus en état de donner des instructions spécifiques aux médecins.
Si le nombre peut paraître élevé, le Pr Seale souligne que «le taux est significativement plus bas que dans d’autres pays où cette étude a été menée» (Pays-Bas, Australie, Suisse). Cela montre que «les médecins britanniques ont moins envie de violer la loi et de s’engager dans de tels actes que ceux d’autres pays. Il y a en général une culture des soins palliatifs.» Mais 14 % des médecins qui ont participé à l’étude se disent peu satisfaits de l’actuelle législation (contre 82 %).
Au Royaume-Uni, l’aide à mourir est considérée comme un crime, passible de 14 ans de prison. Un projet de loi à l’étude au Parlement propose d’autoriser dans certains cas les médecins à prescrire des doses mortelles de produits que les patients prendraient eux-mêmes.
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