Dans les départements du Grand Ouest, où des centaines de médecins ont entamé une procédure concertée de déconventionnement massif, la « journée de santé libérée » est souvent qualifiée d' « anecdotique », voire carrément « déplacée ».
Du côté des coordinations, très présentes, le ton est à la fois caustique et réprobateur. « Prendre le temps de parler aux patients, d'être souriants et détendus... ça veut dire que, le reste du temps, on bosse n'importe comment ? C'est très choquant, la CSMF prend les médecins pour des imbéciles », tranche le Dr Carole Cornu, ophtalmologiste dans le Calvados, représentante locale de la Coordination nationale des médecins spécialistes (CNMS). Comme beaucoup de ses confrères du département, elle ne sent pas mobilisée par une journée, censée être « pédagogique », mais qui « ne sert à rien ».
En Mayenne, le Dr Luc Duquesnel, généraliste, à la fois chef de file de la CSMF et de la coordination, n' « organisera rien ». « La journée du 11, c'est du placebo et c'est surtout en décalage complet avec ce qui se vit sur le terrain », résume-t-il. Dans ce département où la démographie médicale est la plus faible et où les problèmes de permanence des soins sont récurrents, l'organisation d'une « journée plaisir » pour prendre son temps aurait quelque chose d'incongru.
Président de la CSMF dans le Finistère, le Dr Jean-Yves de Hargues, ORL, est également très circonspect. « Sur le fond, je trouve justifié de faire quelque chose, notamment pour les spécialistes en secteur I, en plein désarroi depuis la rupture des négociations conventionnelles. Mais franchement, ici, la journée du 11 est très en retrait de l'état d'esprit des médecins qui ont décidé un déconventionnement à effet immédiat, inédit et lourd de conséquences (dermatologues, gynécologues, ophtalmologistes, chirurgiens, anesthésistes) . Dans ce contexte, la "journée" leur apparaît comme une plaisanterie, en décalage avec la situation du département... » Lui non plus n'appellera pas ses troupes à suivre les consignes nationales.
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