De notre correspondant
L'indemnisation d'un handicap lourd définitif à la suite d'un accident reste aujourd'hui aléatoire et, dans bien des cas, ne permet pas de financer, par exemple, une tierce personne à vie pour l'aide à domicile, pourtant nécessaire. Or, qui dit meilleure indemnisation dit estimation plus réaliste et donc plus juste des conséquences, physiques, psychiques, professionnelles et matérielles, pour la victime.
« Qu'ils aient été victimes d'un accident ou que leur déficit soit d'origine congénitale, les grands handicapés ont besoin d'une assistance permanente plus ou moins importante », résume Nicolas d'Arbigny, président de l'association DIVAC et organisateur du colloque. Il connaît le problème : tétraplégique depuis 1982 à la suite d'un accident de la circulation, brutalement dépourvu de ressources, il a vécu dans un logement inadapté une dizaine d'années avant d'obtenir, au terme d'une très longue et pénible procédure d'indemnisation, de quoi financer les adaptations architecturales nécessaires de son domicile. Depuis quatre ans, son association aide les victimes d'un dommage corporel à défendre leurs intérêts, « afin qu'elles aient des conditions de vie décentes ».
Un fonds d'indemnisation
Les médias en parlent peu, mais la situation des handicapés lourds est très hétérogène, ajoute le Dr Jacqueline Cardona, spécialisée en médecine légale, médecin-conseil légiste chargée du recours contre tiers à l'assurance-maladie de Lyon, qui animera une table ronde sur « les réponses de la société actuelle ». Le médecin, qui se bat, elle aussi, pour une meilleure prise en compte du handicap grave, témoigne des situations de détresse, nombreuses, chez des personnes victimes d'un accident, devenues handicapées et soudain sans ressources. « Les traditionnelles notions de consolidation, d'indemnisation définitive du préjudice sont aujourd'hui dépassées, insiste-t-elle. La notion primordiale et systématique doit devenir l'évaluation des besoins de la personne handicapée : dans les procédures de réparation pour une personne tétraplégique par exemple, il faudra bien qu'on en arrive à la reconnaissance par toutes les parties concernées - avocats, experts, magistrats, organismes payeurs - de la nécessité de l'assistance permanente d'une tierce personne. » Outre la réparation, c'est bien de solidarité et de lutte contre l'inégalité dans la gestion du handicap selon les situations qu'entend donc aborder le colloque, avec en perspective le projet d'un fonds d'indemnisation du grand handicap.
* 19, rue du Marjolet 69540 Irigny, tél./fax 04.72.30.13. 14.
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