Le premier et le seul essai multicentrique, utilisant l'inhibiteur du TNF-alpha, Remicade, est en train de débuter en France dans le syndrome de Gougerot-Sjögren (SGJ). Il prend la forme d'un essai randomisé, multicentrique contre placebo. L'inclusion vient de commencer.
La démarche se fonde sur l'hypothèse d'une sécrétion excessive par l'organisme du TNF-alpha au cours du SGJ, compte tenu du potentiel pro-inflammatoire du TNF-alpha (Remicade est indiqué depuis un an dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde). Pour l'heure, il n'existe d'autre traitement que symptomatique pour le SGJ, maladie auto-immune qui ne met pas en jeu le pronostic vital, mais altère sérieusement la qualité de vie de ceux qui en sont atteints.
On connaît depuis la première moitié du XXe siècle, après sa description par un dermatologue français (Gougerot) et un ophtalmologiste suédois (Sjögren), cette maladie. Le diagnostic est porté sur les critères d'une association d'un syndrome sec oculaire (kératoconjonctivite sèche) et buccal, de douleurs articulaires et d'anomalies immunitaires (autoanticorps). A ces manifestations typiques peuvent s'associer d'autres atteintes : bronchopulmonaires (trachéo-bronchite et syndrome obstructif), inflammation rénale, purpura, atteintes neurologiques.
200 000 personnes en France
En termes de fréquence, c'est la deuxième maladie auto-immune après la polyarthrite rhumatoïde. Elle touche de 0,2 à 0,4 % de la population, environ 200 000 personnes, en France. Les neuf dixièmes des malades sont des femmes.
La polyarthrite du SGJ n'entraîne pas de destruction articulaire à la différence de la polyarthrite rhumatoïde.
L'ensemble des glandes exocrines est concerné et l'on décrit la maladie comme une exocrinopathie auto-immune. Les glande exocrines sont le siège d'un infiltrat de cellules lymphocytaires et plasmocytaires. L'évolution va vers une destruction parenchymateuse.
Il n'existe pas à ce jour de traitement curatif de la SGJ. Certains médicaments, dits de fond, sont utilisés, mais la preuve de leur efficacité n'a pas été apportée. L'intérêt de ces médicaments efficaces en cas de polyarthrite ou de douleurs articulaires, est discuté entre le spécialiste et le patient. Ainsi en est-il du Plaquenil et du métothrexate. D'autres traitements sont donnés à titre symptomatique : ceux qui augmentent les sécrétions salivaire, lacrymale, vaginale, bronchique ou cutanée ou soulagent les douleurs articulaires, musculaires ou neurologiques. Ainsi donne-t-on de la pilocarpine, des antalgiques en privilégiant le paracétamol, les AINS, des antidépresseurs en évitant les tricycliques (desséchants).
La xérophtamie nécessite l'utilisation répétée de produits mouillants, larmes artificielles ou gels lacrymaux sans conservateurs.
Communication du Pr Xavier Mariette (chef du service de rhumatologie du CHU de Bicêtre) à une conférence de presse organisée par l'Association française du Gougerot-Sjögren.
L'Association française du Gougerot-Sjögren
Créée en 1990, l'Association française du Gougerot-Sjögren, animée par six malades bénévoles, compte plus de 1 600 adhérents. « Ce qui est peu car malheureusement, beaucoup de malades ignorent son existence et son utilité », fait remarquer Barbara Turpin, la présidente.
Les actions de l'association sont multiples : soutien aux malades, informations par un bulletin trimestriel, aide financière à la recherche par les dons des adhérents. Plusieurs projets sont en cours, dont une étude génétique sur le SGJ, une étude sur la qualité de vie et un projet intitulé « Immunopathologie de la surface oculaire au cours du syndrome de Goujerot-Sjögren ».
Adresse : 150, rue de Verdun, 76230 Bois-Guillaume. Tél./fax : 02.35.61.11.99.
Site Internet : www.orphanet.infobiogen.fr/associations/AFSG
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