A u cours d'un essai randomisé, en double aveugle, et d'une durée de deux ans, 300 patients gonarthrosiques ont été inclus. La moitié recevait 800 mg/j de chondroïtine-sulfate et l'autre moitié un placebo. Comme l'a précisé le Pr B. A. Michel (Zurich) ces patients avaient, en moyenne, 62 ans, l'IMC moyen étant de 28 kg/m2. Dans trois quarts des cas, il s'agissait d'arthroses bilatérales, avec des scores de Kellgren et Lawrence le plus souvent de III ou de II.
Globalement, on observe une évolution favorable des signes radiologiques analysés selon une méthodologie très rigoureuse. Cette amélioration est significative que l'on fasse l'analyse en intention de traiter ou perprotocole, c'est-à-dire en prenant en compte tous les patients ayant terminé l'essai. Cette amélioration significative par rapport au placebo s'observe pour l'épaisseur de l'interligne au point de pincement maximal (p = 0,05) et pour la valeur moyenne de l'épaisseur de l'interligne (p = 0,001).
L'analyse par sous-groupes
Au-delà de cette efficacité globale, souligne le Pr J. Y. Reginster (Liège), les résultats présentés à Lisbonne confirment l'action structuro-modulatrice et chondroprotectrice de Chondrosulf dans certains sous-groupes de patients : arthroses légères à modérées (on pourrait dire débutantes) avec un score de Kellgren et Lawrence de I ou II (p = 0,03) chez les femmes (p = 0,03), chez les sujets obèses ou présentant une surcharge pondérale (p = 0,03) et chez les sujets de moins de 60 ans (p < 0,001). Des résultats qui font dire au Pr Michel que l'action de Chondrosulf est particulièrement notable dans les arthroses légères à modérées chez les patients de moins de 60 ans, chez les femmes et/ou chez les obèses.
Etudier aussi la hanche
Enfin, le Pr Eric Vignon (Lyon) a présenté des résultats très prometteurs sur l'étude des clichés de hanche effectués, au début et à la fin de l'essai au niveau de l'articulation coxo-fémorale. On note au passage que 22 % des patients étudiés présentaient une arthrose de hanche avérée et 8 % une forme débutante. Une façon de rappeler que, chez de nombreux patients, l'arthrose n'est pas une maladie mono-articulaire.
Même si les sous-groupes individualisés ne permettent pas de prétendre à une significativité statistique, on met en évidence un effet favorable du traitement sur l'épaisseur de l'interligne au niveau de l'articulation coxo-fémorale. Une efficacité qui méritera, bien entendu, d'être confirmée sur des cohortes plus importantes.
Au total, conclut le Pr Reginster, cette étude confirme la place de Chondrosulf 400 mg dans la prise en charge de l'arthrose qui, faut-il le rappeler, est la maladie ostéo-articulaire la plus fréquente et la plus invalidante. Etant entendu que cette prise en charge doit être globale, intégrant l'éducation, les conseils hygiénodiététiques d'hygiène de vie et le recours à un arsenal thérapeutique local et systémique.
Symposium satellite de l'EULAR 2003 organisé par IBSA et les Laboratoires Genévrier avec les Prs J. Y. Reginster (Liège), G. Stucki (Munich), B. A. Michel (Zurich) et E. Vignon (Lyon).
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