Symptôme prépondérant de l'arthrose, la douleur est le principal motif de consultation. Selon le Pr Kenneth Brandt (Indianapolis, Etats-Unis), le fait qu'elle soit souvent soulagée efficacement par les AINS ne signifie pas pour autant qu'elle soit systématiquement liée à une inflammation synoviale. La douleur arthrosique peut, en effet, provenir de l'os sous-chondral, de la capsule articulaire, des ligaments, des tendons, des enthèses ou des muscles.
Déterminer l'origine exacte d'une poussée douloureuse de gonarthrose n'est pas toujours facile en pratique quotidienne. A l'heure actuelle, il n'existe pas véritablement de consensus sur les signes cliniques. Les examens complémentaires permettant un diagnostic précis, notamment l'arthroscopie ou l'IRM, sont soit invasifs, soit difficilement accessibles et coûteux. Grâce à la précision des images que l'on peut désormais obtenir, l'échographie est devenue une méthode prometteuse dans ce domaine. Une étude a été menée sur 600 patients souffrant d'une arthrose du genou en poussée douloureuse, pour évaluer son intérêt en pratique et tenter d'identifier les symptômes cliniques corrélés avec la mise en évidence d'une synovite ou d'un épanchement intra-articulaire.
Plus d'inflammation chez les hommes
Les résultats préliminaires, présentés pendant le congrès, montrent que, parmi ces 600 patients, 53,8 % n'avaient aucun signe d'inflammation à l'échographie. Seuls 2,7 % d'entre eux avaient une synovite, 29,5 % une hydarthrose et 14 % à la fois une synovite et un épanchement. Les signes inflammatoires étaient plus fréquents chez les hommes et chez les patients dont l'atteinte radiologique était importante. Bien que la corrélation entre la clinique et l'échographie se soit révélée assez faible, certains éléments, comme la sévérité de l'arthrose, l'augmentation brutale de la douleur ou la constatation d'un épanchement à l'examen clinique, orientent vers l'existence d'une inflammation.
Ainsi, comme l'a souligné le Pr Walter Grassi (Ancône, Italie), une majorité de patients souffrant d'une poussée d'arthrose n'ayant pas de signes inflammatoires à l'échographie, l'objectif thérapeutique est, chez eux, de soulager la douleur. Le paracétamol est alors le traitement de choix.
Ces constatations sont en accord avec les recommandations de l'EULAR. Elles préconisent, en effet, d'adapter le traitement à chaque cas particulier et d'associer les mesures non pharmacologiques et pharmacologiques, en privilégiant le paracétamol en première intention. Celui-ci est également considéré comme le traitement au long cours optimal lorsque la réponse est suffisante. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens restent, bien sûr, indiqués en première intention en présence de signes inflammatoires ou dans un second temps chez les non-répondeurs au paracétamol.
Conférence de presse organisée par les Laboratoires Bristol-Myers Squibb UPSA, à l'occasion du Congrès annuel de l'EULAR, Lisbonne.
L'école de l'arthrose
L'éducation des patients est un élément essentiel de la prise en charge des pathologies chroniques. Il a été parfaitement démontré qu'enseigner aux patients les rudiments nécessaires à la compréhension de leur maladie et des traitements améliore l'observance, la qualité de vie et leur capacité à faire face à leur état pathologique. Avec le soutien des Laboratoires Bristol-Myers Squibb UPSA, le Pr Bernard Mazières a créé au CHU Rangueil de Toulouse « L'école de l'arthrose ». Cette formation, dispensée par petits groupes de dix à quinze personnes, est assurée par des professionnels entraînés. Elle consiste en deux séances de quatre heures (la seconde étant facultative), au cours desquelles les patients apprennent à mieux connaître la maladie et les moyens thérapeutiques disponibles (méthodes non pharmacologiques, médicaments, chirurgie...). Avec un recul d'environ un an, le retour se révèle très positif, la grande majorité des patients se déclarant prêts à suivre d'autres sessions si on leur proposait.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature