ON EST FRAPPÉ en entrant dans la « nouvelle » salle par ses proportions humaines, loin de l’impression de hall de gare d’autrefois et, cela, bien que son volume ait augmenté de 20 %. A cela deux explications : une reconfiguration complète, avec la recréation du volume d’origine par suppression de faux plafonds, le rapprochement du fond de la salle et la création de balcons latéraux ayant avant tout une fonction acoustique. Et la redistribution des sièges du parterre et des plafonds ramenant de 2 370 à 1 913 le nombre de sièges dont 1 030 au parterre, disposés en léger arrondi pour une meilleure visibilité et regradinés dans les deux balcons. De même pour les espaces publics rénovés et agrandis avec le rétablissement du hall d’entrée dans son état d’origine, merveille de l’Art déco, avec sa coupole restaurée comme à l’origine en 1927, à la construction de la salle, donnant une luminosité et une continuité avec un vaste foyer construit à l’étage en continuité avec le parterre. Ce foyer de plus de 600 m2, qui est la création de cette restauration, s’ouvre par des baies vitrées sur le Faubourg-Saint-Honoré, ce qui agrandira l’espace disponible pour le public durant les entractes.
La restauration a touché aussi l’immeuble sur la rue avec 3 000 m2 de bureaux et du magasin, qui deviendra un hall d’exposition pour les pianos Pleyel, et les salles Chopin et Debussy, anciennement salles de musique de chambre situées au fond du hall, qui deviendront un espace polyvalent, ainsi qu’une régie attribuée à Radio France. On peut regretter ce changement d’affectation, d’autant que les salles consacrées à la musique de chambre, certes moins rentable que la symphonique, sont rares à Paris.
L’immeuble adjacent à la salle, situé rue Daru, a été reconstruit aux normes de sécurité afin d’offrir des coulisses à la scène et de permettre l’accueil des musiciens des deux orchestres en résidence (Orchestres de Paris et philharmonique de Radio France). Ajoutons que l’accueil des handicapés est assuré, ainsi que leur protection par l’optimisation des dégagements et des sorties de secours.
Reste la scène, totalement transformée, avec une estrade destinée aux choeurs et au public au-dessus du plateau d’orchestre (160 places) et une avant-scène amovible pour les orchestres symphoniques de très grande taille. Voici donc repartie la meilleure salle de concerts que Paris possède avec un bail de cinquante ans entre son propriétaire privé et la Cité de la musique qui en gère la programmation. De quoi clouer le bec aux irréductibles qui réclament la construction d’une nouvelle salle de concerts dans la capitale.
Pleyel portes ouvertes
Réouverture avec la symphonie n° 2 « Résurrection » de Gustav Mahler par l’Orchestre et le Choeur de Paris (l’un des deux orchestres en résidence) sous la direction de Christoph Eschenbach, avec Mihoko Fujimura (ainsi que le 14 à 20 heures). Les 16 et 17, la salle fera une opération portes ouvertes de 10 heures à 18 h 30 avec des concerts symphoniques et de musique de chambre et à 20 heures un récital de Roberto Alagna. Le 15 à 20 heures, ce sera au Philharmonique de Radio France, second orchestre en résidence de donner « Daphnis et Chloé » de Ravel sous la direction de Myung-Whun Chung. Puis débutera un feu d’artifice d’orchestres invités : London Symphony Orchestra, direction Haitink (18 et 19), English Baroque Soloists , direction Gardiner le 14 octobre, SWR Sinfonieorchester Baden-Baden le 18 novembre, Orchestre philharmonique de l’Oural (21 novembre), Les Arts Florissants et William Christie (12 décembre).
Pleyel renouera aussi avec son passé de jazz (Keith Jarrett le 3 novembre, Dizzy Gillespie All Star Big Band le 2 décembre) et de concerts de solistes : Angela Gheorghiu 4 novembre, Martha Argerich 1er décembre). Toutes les formules d’abonnement ont été réalisées.
Salle Pleyel : 252, rue du Faubourg-Saint-Honoré, Paris 8e (01.42.56.13.13 et www.sallepleyel.fr).
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