L A technique des puces à ADN permet l'analyse de milliers de gènes au cours d'une seule manipulation. Les chercheurs de l'institut de neurochirurgie du Cedar's Sinai Maxine Dunitz (Julia Y. Ljubimova et coll.) l'ont appliquée au glioblastome multiforme, tumeur maligne cérébrale connue pour sa résistance aux traitements. Et, en identifiant l'implication de certains gènes, ils ont mieux compris comment cette tumeur se développe, envahit les tissus avoisinants, forme un réseau vasculaire nourricier, et comment des tumeurs de bas grade se transforment en tumeurs hautement malignes.
La chaîne a4 de la laminine
Les données ont été fournies par l'analyse de 11 004 gènes, avec une comparaison des résultats provenant de vingt-sept échantillons tissulaires : quinze glioblastomes primitifs et leurs tissus adjacents (provenant de cinq patients) ; trois tumeurs cérébrales bénignes ; trois prélèvements de tissu cérébral normal ; enfin, un corps calleux, donnant un exemple d'astrocytes normaux (les astrocytes peuvent être à l'origine du glioblastome).
Les résultats montrent l'activation de deux gènes au niveau de tous les échantillons de tumeurs gliales et de tissus adjacents au glioblastome multiforme. Le gène de la chaîne a4 de la laminine est surexprimé dans les glioblastomes multiformes et les gliomes de bas grade (astrocytomes) comparativement au tissu cérébral normal (on sait que le gène de la chaîne a4 de la laminine intervient dans la constitution de la membrane des vaisseaux sanguins). La laminine 8 (une isoforme) est surexprimée dans la majorité des glioblastomes, mais pas dans les astrocytomes de bas grade, qui, pour leur part, expriment la laminine 9.
Selon les auteurs, une activation du gène de la laminine 8 peut être une étape essentielle de la néovascularisation induite par le développement du gliome et dans la progression de l'astrocytome de bas grade vers le glioblastome.
Sur un plan clinique, une association significative est montrée entre la présence de laminine 8 et un mauvais pronostic chez les patients souffrant de tumeur gliale.
Les chercheurs ont également détecté une surexpression de 14 gènes parmi les 11 004 étudiés dans chacun des échantillons de glioblastome multiforme, confirmant en une seule expérimentation l'implication de facteurs de croissance et de protéines structurales, qui étaient soupçonnés de longue date.
« Cancer Research », 15 juillet 2001.
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