DE NOTRE ENVOYEE SPECIALE A LONDRES
AVEC UNE CROISSANCE de 7,2 % de son chiffre d’affaires et un bénéfice net proche de 8 milliards d’euros au niveau mondial, GlaxoSmithKline, deuxième groupe pharmaceutique dans le monde, affiche pour 2006 des résultats tout à fait satisfaisants, ce que son président-directeur général, Jean-Pierre Garnier, a largement souligné lors d’une réunion à Londres. Il demeure tout aussi optimiste pour l’avenir.
Il prévoit une progression de 8 à 10 % de son bénéfice en 2007, grâce à «la poursuite de la croissance sur ses produits majeurs et une amélioration des marges». Ce qui n’empêche pas la vigilance, a cependant tenu à souligner le P-DG.
Si la mise au point de meilleurs traitements lui semble «l’unique voie pour répondre aux besoins de santé lié au vieillissement de la population», Jean-Pierre Garnier s’inquiète «du système allemand qui ramène tout au générique, sans prendre enconsidération toutes les obligations liées à l’innovation».
Ce risque peut concerner la France, affirme Christophe Weber, qui préside et dirige la filiale française. Toutefois, «le développement des génériques ne semble plus un obstacle».
Malgré quatre médicaments phares génériqués et des baisses de prix en cascade en 2006, M. Weber affirme que «ce système peut sembler intéressant à condition de laisser libre cours à la recherche et d’encourager l’innovation».
Adepte d’un générique «le plus vite possible, au prix le plus bas possible pour faire le plus d’économies possible», Christophe Weber n’admet pas, en revanche, que l’on touche au prix des produits princeps. De convergence en baisse des prix, la filiale française enregistre finalement un chiffre d’affaires de 2,6 milliards d’euros limitant la croissance à 2 %, principalement due aux 300 millions d’euros enregistrés sur les ventes des anticancéreux sur le marché hospitalier.
C’est une première, pour le responsable de la firme française, qui ne cache plus les inquiétudes que lui inspirent les contraintes spécifiques en France : un marché selon lui «devenu sélectif et brutal». Des contraintes qui ont modifié le marché des médicaments en ville puisque la croissance des ventes des produits remboursables, disponibles en officine, n’a augmenté que de 0,7 % l’an dernier.
Des pépites.
GSK France confirme qu’il a complètement reconfiguré son positionnement thérapeutique. Christophe Weber précise «qu’il y a trois ans, notre laboratoire était spécialisé dans le système nerveux central et l’antibiothérapie»; mais le groupe se diversifie et «envisage, poursuit-il, de lancer cette année, sous réserve de l’obtention des autorisations réglementaires, le Tykerb –un médicament contre le cancer du sein–; le Cervarix –un vaccin contre le cancer du col de l’utérus– puis un antimigraineux, une molécule dans le domaine cardio-vasculaire et enfin une autre agissant contre les rhinites allergiques».
«Le portefeuille de 31produits détenus par le groupe, explique Christophe Weber, représente un trésor dont trois ou quatre pépites ou molécules», qui pourraient êtres mises sur le marché d’ici à 2010.
Selon le dirigeant français, cette dynamique ne se poursuivra que si «les auteurs des futurs projets de loi de financement de la Sécurité sociale suppriment de la réglementation la clause de sauvegarde qui gèle la dynamique de progrès industriel dans notre pays», conclut-il. On sait que cette clause de sauvegarde prévoit une contribution financière de l’industrie pharmaceutique au-delà d’un certain chiffre d’affaires réalisé par l’ensemble du secteur.
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