J USQU'EN 1978, date à laquelle les bêtabloquants sont apparus sur le marché, le traitement médical du glaucome se limitait aux myotiques les plus anciens, aux sympathomimétiques non sélectifs adrénergiques (qui entraînent de nombreux effets indésirables) et à l'acétazolamide par voie générale. Si, dès leur mise sur le marché, les bêtabloquants ont été largement utilisés en raison de leur efficacité et de la faible incidence des effets indésirables locaux, leurs effets secondaires systémiques ont, par la suite, limité leur utilisation. Depuis 1995, trois nouvelles classes thérapeutiques sont venues compléter l'arsenal médicamenteux : des sympathomimétiques alpha 2 sélectifs (apraclonidine, brimonidine), des inhibiteurs locaux de l'anhydrase carbonique (dorzolamide et brinzolamide) et un analogue des prostaglandines (latanoprost). Le latanoprost est une prodrogue, analogue du PGF2, qui majore de 60 % la voie uvéo-sclérale d'élimination de l'humeur aqueuse. Ce moyen d'élimination diminue avec l'âge mais reste prédominant chez les glaucomateux, en raison de l'insuffisance majeure de la voie trabéculaire chez ces sujets. Le latanoprost majore le débit d'excrétion de l'humeur aqueuse en élargissant les espaces entre les faisceaux de fibres des muscles ciliaires dans un premier temps, puis en créant une restructuration biochimique réversible de la matrice extracellulaire (perte des fibres de collagène de type I et IV).
Actuellement, cette molécule est indiquée, en utilisation quotidienne unique nocturne, en association avec des bêtabloquants ou en première intention en cas de contre-indication à ces médicaments.
L'observance
« L'utilisation d'une bithérapie (latanoprost-bêtabloquants) chez les patients glaucomateux influe notablement sur la qualité de vie du patient. Le malade doit en effet respecter un délai entre l'application des deux produits, pour permettre à chacun d'agir pleinement », rappelle le Pr Günther Krieglstein (Cologne, Allemagne). C'est pour cette raison que des associations fixes, permettant de réduire les doses de conservateurs utilisées, le nombre d'instillations et, de ce fait, d'améliorer l'observance, ont récemment été développées.
Le Pr Michael Diestelhorst (Cologne, Allemagne) a présenté les résultats d'une étude européenne multicentrique en double aveugle, qui comparait trois traitements du glaucome utilisées durant une période de six mois : association fixe en application unique timotol-latanoprost (140 patients), latanoprost (147 patients) et bêtabloquant de référence (149 patients). A l'entrée dans l'étude, les patients présentaient une pression intra-oculaire moyenne de 22 mmHg. « Le traitement combiné s'est révélé au moins identique à ceux des deux autres traitements en terme d'effet sur la pression intra-oculaire diurne médiane », explique le Pr Diestelhorst. L'objectif thérapeutique (défini comme une baisse de 10 % de la PIO ou pression diurne inférieure à 23 mmHg) a pu être plus souvent atteint chez les patients sous traitement combiné que chez ceux utilisant une monothérapie (97,1 % contre respectivement 83,2 % et 87,1 %). Enfin, dans cette étude, l'incidence des effets indésirables s'est révélée similaire dans les trois groupes.
Un symposium organisé par les Laboratoires Pharmacia.
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