JAZZ/ROCK
Une semaine à peine après avoir fêté ses 60 ans - le 22 octobre 1981 - Georges Brassens refermait son livre de poésie. Il s'éteignait des suites d'un cancer généralisé le 29 octobre 1981.
Deux décennies après, le poète anarchiste, le molosse moustachu à la fois bourru et généreux, honni et vilipendé par les uns, adulé par les autres, croule sous les hommages. Fini le temps de la « mauvaise réputation » acquise dans les années cinquante-soixante. Oubliés les mots durs envers certaines catégories de gens, les rimes et les images osées, Georges Brassens est (re)devenu un modèle. Pour les générations anciennes qui fredonnent toujours ses chansons parfois salaces et souvent irrévérencieuses ; pour les nouvelles générations - de Maxime Le Forestier à Arthur H - qui puisent dans son style d'écriture, dans sa carrière exemplaire et sans concession, dans son répertoire immense, le besoin de retrouver des racines.
Vingt ans après sa mort, George Brassens fait l'objet d'une intense activité commerciale - littéraire et phonographique - qu'il aurait vraisemblablement détestée. Mais voilà, le « gorille » de la chanson française mérite bien ces hommages tardifs et mercantiles qui sont autant de fêtes.
Côté édition, une dizaine de livres sont proposés aux anciens et nouveaux fans du poète. « Brassens, la marguerite et le chrysantème », de Pierre Berruer (Editions Hors Collection - 192 pages - 99,70 F/15,20 euros) est la réédition d'un ouvrage paru en 1981, soit peu de temps après la disparition du chanteur, et remis à jour en 1991. Il retrace sa vie, ses rencontres au début de sa carrière et ses amitiés. On trouve aussi « Georges Brassens par René Fallet » (Editions Denoël - 144 pages - 120,04 F/18,50 euros), livre publié en 1967, dans lequel l'écrivain, qui fut un de ses proches, raconte anecdotes et témoignages émouvants et amusants. Autre amitié, autre écrivain, tragiquement disparu l'année dernière, Louis Nucéra, qui conte dans « Brassens, délit d'amitié » (Editions de l'Archipel, 216 pages - 98 F/14,94 euros), sa première rencontre pour un entretien dans le quotidien niçois « le Patriote », début d'une longue amitié entre les deux hommes du Sud. « Brassens l'ami », de Mario Poletti, avec une préface de Maxime Le Forestier (Editions du Rocher, 209,91 F/15,20 euros), est aussi un livre d'anecdotes et d'amitié profonde, agrémenté d'une étude préparatoire de la chanson « les Copains d'abord ».
Toutes musiques confondues
En matière de disque, il faut noter la parution d'une intégrale de 13 CD, baptisée « la Mauvaise Réputation » (Mercury/Universal), ainsi que d'un double CD portant le même titre et ne comportant que les meilleurs compositions écrites par Georges Brassens. Le coffret regroupe les douze albums originaux, agrémentés d'un disque supplémentaire qui comporte deux inédits, ainsi que neuf chansons extraites d'un récital donné en 1953 au cabaret parisien La Villa d'Este et trois chansons en... espagnol !
Outre cela, plusieurs artistes d'horizons musicaux différents ont décidé de rendre hommage au poète sétois. Ainsi, on trouve des versions jazzy des mélodies de Brassens dans deux rééditions - « Giants of Jazz Play Brassens » et « Hampton, Salvador, Clark Terry, Moustache et leurs amis jouent Brassens » (Universal Jazz France) - qui permettent d'entendre, dans le premier, outre le batteur Moustache, Cat Anderson et Harry « Sweet » Edison (trompettes) et dans le second, qui sort pour la première fois en CD - Moustache, Lionel Hampton, Clark Terry et Marcel Azzola. Toujours dans le même registre, vient de paraître « A Georges Brassens » du guitariste Rodolphe Raffalli (La Lichère/Frémeaux & Associés), qui reprend dans des versions très Quintette du Hot Club de France, treize compositions de Brassens.
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