Tourisme
« Il y a cinq parties du monde : l'Europe, l'Asie, l'Amérique, l'Afrique... et Genève ! », affirmait Talleyrand au Congrès de Vienne. Indubitablement suisse, même si elle n'a rejoint la Confédération helvétique que sur le tard, en 1815, Genève mérite en tous cas son surnom de « plus petite des grandes capitales ».
Elle est au Moyen Age cité de l'Empire germanique dirigée par un prince-évêque puis progressivement englobée dans le domaine des princes de Savoie avant que son destin ne bascule au XVIe siècle avec la Réforme de Calvin. Les protestants français et italiens persécutés arrivés en masse dans cette nouvelle « Rome protestante » contribuent notablement à son rayonnement intellectuel et à sa fortune. Dès le XVIIIe siècle, elle est centre bancaire européen, Mecque de l'horlogerie, de la joaillerie, des sciences et de l'imprimerie. Les chantres des Lumières, philosophes, écrivains et savants, y sont accueillis et choyés, comme
Jean-Jacques Rousseau,
né ici-même dans la Grand-Rue en 1712, et son rival Voltaire, qui vécut en voisin à Ferney. La Révolution française la bouscule quelque peu en l'annexant en 1798 et l'impose comme chef-lieu du département du Léman. Elle devra attendre 1813 pour reprendre sa liberté après la défaite des armées napoléoniennes.
Internationale
Le XIXe siècle donnera à Genève son statut de ville internationale avec la création en février 1863 de la Croix Rouge, inspirée par le Genevois Dunant. En 1864, la Convention de Genève amorce le droit international qui s'affirmera après la première guerre mondiale avec l'installation de la Société des Nations en 1919, devancière de l'actuel ONU.
Sur la rive droite du Rhône, parsemée de paisibles pelouses, les massifs édifices de pierres grises du quartier des organisations internationales abritent aujourd'hui quelques 250 institutions.
Derrière l'alignement classique des façades forcement austères de ses banques et de ses organisations mondiales, Genève cache sa vraie nature. Celle d'une ville calme à l'allure un peu trompeuse de station climatique qui bouge et qui respire. Une ville bonne à vivre où l'on peut prendre ses aises et savourer le temps qui passe.
Vivifiée par l'air pur des montagnes, Genève jouit d'une situation de rêve. Dominé par le panache blanc de son jet d'eau - le plus haut du monde - le lac Léman s'ouvre sur le panorama grandiose des Alpes et du Jura. Parcs, promenades et quais bordés de fleurs incitent à la flânerie.
Rive droite, les quais alignent comme à la parade les façades des plus prestigieux palaces : le luxueux Rhône superbement rénové, le classique Bergues à la belle façade ouverte sur l'île Rousseau, la Paix face au Pont du Mont-Blanc et le Beau Rivage avec sa belle aile en rotonde où vécut l'impératrice Sissi.
La malheureuse Sissi fut assassinée à quelques pas de là sur l'autre rive lors de sa promenade dans le jardin anglais en 1898 par un anarchiste italien
Doté d'arbres splendides, ce parc offre de suberbes échappées sur la rade et son jet d'eau. Robert Musil, la romancière anglaise George Eliot, Albert Cohen et Pierre-Jean Jouve y trouvèrent, dit-on, l'inspiration. Une sculpture allégorique, deux femmes, l'une petite et fragile, Genève, enlacé par une autre puissante et maternelle symbolisant la Confédération helvétique, commémore l'admission de Genève en 1815.
Opulence occidentale
Autour de la très chic rue du Rhône, la rue de la Confédération, du marché et de la Croix d'Or, on prend la mesure de l'opulence occidentale avec une concentration de grands magasins et de boutiques de luxe, bijoutiers, joailliers, parfumeurs, etc., à donner le vertige. Blottie sur sa colline derrière ses hautes fortifications, la vieille ville domine le lac. Durant la nuit du 11 au 12 décembre 1602, les Genevois mirent en fuite les hommes du duc Charles-Emmanuel de Savoie qui tentaient d'escalader les remparts en leur déversant des marmites de soupes brûlantes. Chaque année depuis 400 ans, la déconfiture savoyarde, baptisée Fête de l'escalade, est commémorée à grand renfort de reconstitution historique.
Ancré sur les restes des anciennes fortifications, le musée d'Art et d'Histoire regroupe de magnifiques collections allant de la préhistoire à l'art moderne. On peut y admirer notamment les oeuvres d'artistes suisses comme la « Pêche miraculeuse », de Konrad Witz (1400-1444), seul panneau subsistant du retable du maître autel de la cathédrale Saint-Pierre, de délicats pastels de Jean Etienne Liotard, de grandes toiles romantique de François Diday et d'Alexandre Calame et des dessins d'Adam-Wolfgang Töpffer, l'inventeur de la bande dessinée.
Genève compte quelque trente musées fourmillant de trésors. Le musée d'Histoire naturelle, les collections d'arts d'Afrique et d'Océanie du musée Barbier-Müller, celui, superbe, de l'Horlogerie et de l'Emaillerie, celui de la Croix-Rouge, qui retrace l'histoire de l'institution, celui de la céramique et du verre, l'un des plus importants d'Europe, et celui de l'automobile et ses époustouflantes collections. Les amateurs ne manqueront pas de visiter le MAMCO (Musée d'art moderne et contemporain) installé dans l'ancien quartier industriel de Plainpalais .
Rendez vous du tout-Genève
qui déambule entre institutions, galeries d'art, cafés et lieux branchés, « Plainpal » se veut le Soho genevois... en plus sage.
Carouge, catholique et paillarde
Les parcs et les espaces verts qui parsèment la ville invitent à la flânerie. Sur le Rond-Point de Plainpalais, on se heurte surpris aux inquiétants « piétons » de bronze du sculpteur Gerald Ducimetière. D'un coup de tram, on poussera jusqu'à Carouge. La petite cité spécialisé dans les métiers artisanaux comptait en 1780 pas moins de 143 débits de boissons. Bon nombre d'entre eux ont disparu mais l'esprit demeure. Longtemps, Carouge, aussi catholique que paillarde, trancha avec l'austérité de la Genève calviniste. Rue Ancienne, s'alignent encore les belles façades à arcades des maisons artisanales du XVIIIe siècle avec, côté jardin, d'inattendus escaliers à coursives d'aspect très méridional.
A l'heure de l'apéro, les bistros restaurants du Cheval Blanc, du Lion d'Or, de la Bourse ou du Marché font terrasse pleine. On y célèbre le bien-vivre suisse romand en buvant une Carougeoise, sympathique chope de bière de 2,5 dl, un vin blanc du pays vaudois, fruité et moelleux comme une fille ou un rouge du Chablais parfumé et puissant.
Pour partir
TRANSPORTS
- Paris/Genève en trois heures trente par le TGV-SNCF au départ de la gare de Lyon à partir de 78 euros (2e cl.) ou 110 euros (1re cl.).
- En auto/train : à partir de 115 euros pour une voiture en aller simple.
Tél. 08.92.35.35.35, minitel 3615 SNCF et Internet voyages-sncf.com.
- Sur place, le Swiss Pass permet de circuler librement sur tout le réseau ferroviaire helvétique, en autocar, en bateau sur les lacs et sur le réseau urbain. En vente dans les gares et les boutique SNCF : 230 FS (140,25 euros) en 2e classe et 350 FS (213,43 euros) en 1re classe pour quatre jours de circulation.
MONNAIE
Franc suisse : 1 euro = 1,48 FS.
HOTEL
Mandarin Oriental Hotel du Rhône, 1, quai Turrettini, 1201 Genève, tél. 909.00.00, fax 909.00.10. E-mail reserve-mogva@mohg.com.
Au coeur de la ville, à deux pas du lac, un luxueux palace dans la grande tradition de l'hôtellerie suisse. 192 chambres dont 12 suites à partir de 240 euros (double) la nuit. Petit déjeuner continental : 16 euros. Petit déjeuner-buffet : 23 euros.
Du 1er mai au 30 septembre, forfaits « Summer Packages » à partir de 298 euros, 19 euros le week-end (vendredi et samedi inclus), les deux nuits en chambre double.
Réservations de France : Mandarin Oriental Hotel Group, 00.800.2828.38.38, ou The Leading Hotels of the World 0800.136.136 (numéro vert).
RESTAURANTS
- Le Neptune, restaurant gastronomique du Mandarin Oriental Hôtel du Rhône, l'une des meilleures tables de la ville (voir page 22). L'excellente « cuisine du marché » du Café Rafael, la brasserie de l'hôtel, vaut elle aussi le détour.
- Café des Bains, 22, rue des Bains, tél. 321.57.98. Face au Musée d'art moderne, un restaurant design très mode, mais néanmoins excellent.
- Café des Négociants, 29, rue de la Filature, tél. 300.31.30. Dans le Vieux Carouge, une exquise cuisine créative et une superbe cave où l'on peut déguster d'excellents vins genevois.
- Boulevard du vin, 3, boulevard Georges-Favon, tél. 310.91.90. L'un des meilleurs bars à vin de Genève. Avec un choix époustouflant des meilleurs crus suisses, français, californiens, chiliens africains du sud, australiens, etc.
A VOIR
- Musée d'art moderne et contemporain (Mamco), 1tél. 320.61.22. Le plus jeune des musées genevois, avec un large choix d'uvres du début de années soixante à nos jours.
- Musée Patek-Philippe, 7, rue Vieux-Grenadiers, tél 807.09.10. Toute l'histoire de l'horlogerie suisse, avec d'impressionnantes collections de montres, d'objets précieux, miniatures peintes sur émail et toutes les créations de la maison Patek Philippe.
- Visites de la vieille ville.
- En août, les Fêtes de Genève, avec feux d'artifices et animations musicales (www.fetes-de-geneve.ch)
- En décembre, la Fête de l'escalade (commémoration de l'attaque manquée de la ville par les troupes savoyardes en 1602), avec défilé en costumes du XVIIe siècle et reconstitution de la bataille. (www.compagniede1602.ch)
RENSEIGNEMENTS
- Suisse Tourisme, 11 bis, rue Scribe, 75009 Paris. Tél. international gratuit : 00.800.100.200.30. Site Internet myswitzerlad.com
- Office du tourisme de Genève, 18, rue du Mont-Blanc, case postale 1602 CH-1211 Genève 1. Tél. (0041.22) 909.70.70.
Fax (00.41.22) 909.70.75.
Internet geneve-tourisme.ch, E-mail :info@geneve-tourism.ch.
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