L'EFS et l'Observatoire de la générosité et du mécénat de la Fondation de France se sont donnés les moyens de leurs investigations : le premier a étudié les données provenant de 700 000 à 900 000 donneurs de sang (un peu plus de la moitié de l'effectif total annuel) pendant les quatre années consécutives de 1995 à 1998 ; le second a analysé 500 000 déclarations de revenus correspondant aux cinq années allant de 1997 à 2001, soit un total de quelque 2 500 000 déclarations, avec un don total d'un milliard d'euros en 2001.
En rapprochant ces données statistiques, il n'était évidemment pas question de réaliser un tableau comparatif, mais de rechercher les convergences et les points communs entre donneurs de sang et les donneurs d'argent classés à l'aune de leur tranche d'âge.
Conclusion : pour le don d'argent, la générosité croît avec l'âge, alors que pour le don de sang, c'est exactement l'inverse.
Une marge de progression
Pour les moins de 30 ans, on enregistre une égale réponse aux deux sollicitation : 5,10 % pour l'argent et 5,01 % pour le sang. Mais dans le dernier cas, c'est l'indice de générosité maximal, qui ne fera que décroître par la suite : il tombe à 4,48 % chez les 30-49 ans, puis à 3,24 % chez les 50-65 ans.
C'est l'inverse pour le don d'argent : il grimpe à 10,13 % chez les 30-49 ans et s'envole même à 17,77 % chez les 50-65 ans.
L'Observatoire de la générosité commente ces chiffres avec prudence et optimisme : puisque les plus jeunes sont proportionnellement les plus généreux pour donner leur sang, les associations collectrices d'argent disposent vraisemblablement d'une forte marge de progression auprès d'eux. Symétriquement, les experts estiment que, puisque l'on est plus généreux financièrement en prenant de l'âge, les associations de collecte de sang devraient disposer d'une certaine marge d'évolution auprès des 50-60 ans (60 ans étant l'âge limite fixé par l'EFS pour un premier don, les donneurs âgés de 60 à 65 ans pouvant naturellement continuer à donner).
Cette étude permet aussi de lever le voile sur l'évolution de la générosité au fil des générations. Là encore, l'étude prête à l'optimisme : pour le don d'argent, l'examen des chiffres sur cinq ans correspond donc au renouvellement de la moitié de chaque tranche d'âge de dix ans. Or aucune dérive n'apparaît. La moyenne générale des trois tranches des plus de 50 ans est même en hausse constante, passant de 18,5 à 19,5 % au cours de ces cinq ans. Dans l'ensemble, malgré leur renouvellement pour moitié, toutes les tranches se maintiennent ou progressent.
S'agissant du don du sang, pour lequel trois tranches d'âges seulement sont distinguées, la proportion des plus de 50 ans progresse régulièrement, passant de 19 % en 1995 à 21 % en 1998. Si ce groupe social s'est renouvelé à raison d'un quart environ de son effectif sur la période étudiée, il n'y a pas dégradation des qualités de générosité. Somme toute, en France, la générosité vieillit bien et aurait encore de beaux jours devant elle.
Etude disponible en ligne sur www.fdf.org.
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