« Qui va doucement, va sûrement » : telle semble être la devise qui illustre le mieux la progression des ventes de génériques en France, selon la dernière étude « Genericam » rendue publique tout dernièrement par la CNAM.
Certes, avec une part de marché, en valeur, de 22,37 % pour 2001 par rapport au montant total présenté au remboursement dans le répertoire (31,85 % en volume), le médicament générique français est encore loin des scores atteints, notamment en Allemagne ou aux Pays-Bas. Mais il ne faut pas oublier que, dans l'Hexagone, « l'aventure » du générique a commencé bien plus tard que dans la plupart des autres pays européens. Dans le préambule de « Genericam », la CNAM indique d'ailleurs que cette étude a précisément pour objet « de donner une image dynamique du marché des médicaments génériques ».
L'assurance-maladie met l'accent sur la progression régulière des ventes de génériques depuis 1999 : en volume, indique la CNAM, les médicaments génériques ont représenté respectivement 4,3 %, 6 % et 7 % de l'ensemble du marché du médicament remboursable, en 1999, 2000 et 2001, et, au cours de ces mêmes années, il s'est vendu 71,6, 105 et 126,2 millions de boîtes de génériques. Le tout calculé sur la base du répertoire du 17 octobre 2001, qui incluait de nouvelles molécules génériquées, celle du Prozac (fluoxétine) et celle de l'Augmentin (amoxicilline et acide clavulanique), deux molécules qui comptent dans les dépenses de médicaments du régime général puisqu'elles ont été respectivement au 6e et au 15e rang des dépenses remboursables en 2001.
Une répartition très inégale
Mais tous les génériques ne sont pas égaux face au marché. Sur les 228 groupes qui font partie du répertoire, un quart présentent un taux de génériques (taux de pénétration et donc de prescription) compris entre 0 et 5 %, la moitié, un taux de génériques inférieur à 20 % ; un dernier quart se partage un taux de génériques compris entre 40 et 100 %.
Quatre groupes font cependant exception à la règle. Il s'agit des groupes Diosmine 300mg (avec un taux de génériques de 90,1 %), Diltiazem Diacor 90mg (91 %), Diltiazem Diacor 120mg (93 %) et, enfin, Nifuroxazide (99,3 %). Il apparaît donc à la lecture de l'étude que le marché du générique reste extrêmement concentré et que, dans la très grande majorité des cas, le médicament princeps de référence reste leader des prescriptions et des ventes dans son groupe.
Le bilan 2001 est malgré tout satisfaisant ; ce qui devrait conforter le ministère de la Santé, notamment dans sa décision de poursuivre la mise en place du TFR (tarif forfaitaire de responsabilité) pour une trentaine de molécules (1). Les pouvoirs publics espèrent réaliser environ 350 millions d'euros d'économies en année pleine.
(1) Le tarif forfaitaire de responsabilité consiste à rembourser le médicament princeps au même prix que la moyenne des médicaments génériques du même groupe générique.
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