« Les médicaments génériques ne sont pas uniformément délivrés sur tout le territoire », annonce pudiquement l'étude de la Caisse nationale d'assurance-maladie (CNAM).
Et il est vrai que l'analyse qu'elle propose montre d'importantes disparités en volume de ventes entre les départements - ce qui n'empêche pas que, d'une année sur l'autre, la progression soit constante, même chez les retardataires : en septembre 2002, indique l'étude, 41,2 % des boîtes de médicaments délivrées au sein du répertoire des groupes génériques (1) étaient des génériques, un taux qui est passé à 51,9 % en septembre 2003, soit une augmentation de plus de dix points en un an. Toujours en septembre 2002, le taux moyen de délivrance de génériques, variable selon les départements, était compris entre 22,7 et 54 %. Un an après, en septembre 2003, cette fourchette va de 34,1 à 64,6 %. Ces chiffres signifient bien que, malgré d'importantes disparités départementales, le taux de génériques a augmenté partout en France.
En clair, il y a un peloton de tête, essentiellement composé d'une large façade ouest (à l'exception du Morbihan et de la Charente-Maritime), ainsi que des régions du nord - nord-est (à l'exception de la Somme, de la Moselle, du Haut-Rhin et du Bas-Rhin, du Territoire de Belfort et de la Haute-Saône). Viennent ensuite les poursuivants, qui se situent tous d'une manière générale dans une vaste région Centre et Est. Enfin, trois retardataires peinent en bout de course, et non des moindres, puisqu'il s'agit de Paris et sa petite couronne, des Bouches-du-Rhône et de la Corse.
Les 51,9 % de ventes en volume de génériques mis en avant par la CNAM paraissent encore bien en deçà de la réalité à Bernard Capdeville, président de la FSPF (Fédération des syndicats pharmaceutiques de France). Selon lui, les derniers chiffres, pas encore pris en compte par la CNAM, frôleraient les 60 % en volume, grâce à la hausse saisonnière des ventes de médicaments généralement constatée à l'automne. Et il a son explication quant à l'envolée des génériques : « Les pharmaciens ont très mal pris la mise en place du TFR (tarif forfaitaire de responsabilité). Et cette animosité s'est transformée en souci de repousser la deuxième vague de TFR, en poussant très fort sur les groupes génériques susceptibles de passer prochainement au TFR. » Pour Bernard Capdeville, entre 75 et 80 % des ventes de génériques sont la conséquence directe de la substitution effectuée par les pharmaciens, mais il ajoute : « Rendons à César ce qui revient à César, en nous laissant exercer notre droit de substitution ; les médecins nous ont considérablement aidés. »
(1) Le répertoire des groupes génériques est le document officiel qui liste l'ensemble des médicaments princeps pour lesquels il existe des équivalents génériques.
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