L’utilisation des médicaments génériques en France doit être développée, plaide l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) dans un rapport, en suggérant de relocaliser la production de leurs matières premières ou de pénaliser les médecins qui n’en prescrivent pas assez. « Des leviers pour redynamiser la politique du développement du médicament générique peuvent être mobilisés », souligne l’organisme.
Retard
L’IGAS rappelle que le marché du médicament générique s’essouffle progressivement depuis 2008, avec un premier recul de 3 % en 2011. La politique volontariste des gouvernements ces dix dernières années « a obtenu des résultats conséquents » mais le niveau de la France dans ce domaine « reste largement inférieur à celui de ses voisins européens », note le rapport.
L’IGAS souligne la nécessaire « mobilisation de l’ensemble des acteurs du marché du médicament ».
Pour les matières premières à usage pharmaceutique, essentiellement produites dans des pays tiers (Inde et Chine), elle recommande d’étudier les possibilités de relocalisation d’une partie de la production.
L’organisme suggère de renforcer les procédures d’inspection des centres réalisant les études de bioéquivalence, souvent délocalisés dans des pays tiers. Certaines inspections ont en effet « révélé de nombreux et graves dysfonctionnements ».
Bonus/malus
Pour les médecins, un système de bonus-malus pourrait être mis en place avec des pénalités financières pour ceux ayant un faible taux de prescription de génériques. À l’inverse, la rémunération des médecins qui atteignent les objectifs (dans le cadre de la rémunération à la performance) pourrait être augmentée.
L’IGAS propose également de diminuer encore de 10 % le prix des médicaments génériques par rapport aux princeps.
Comme ils le font pour les personnes de plus de 75 ans, les pharmaciens pourraient de leur côté s’engager à délivrer toujours le même générique à tous les patients atteints de maladie chronique.
Par ailleurs, « les patients doivent être davantage informés », insiste l’IGAS : le lieu de fabrication et de conditionnement des médicaments pourrait être noté sur la boîte. De même, il convient d’inscrire la dénomination commerciale internationale (DCI) du principe actif en plus gros caractère que le nom de marque.
Le rapport préconise enfin une campagne de promotion du médicament générique auprès des professionnels de santé et du grand public.
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