Entre généralistes et spécialistes, les règles du jeu sont-elles à revoir ? Et si oui, dans quel sens retoucher le contrat qui régit ce couple fondateur de la médecine de ville à la française ? Vous serez peut-être surpris que l’on vous pose aussi abruptement cette question. En pleine épidémie de grippe, il faut de notre part une certaine dose de culot pour solliciter ainsi nos lecteurs.Pourtant, il nous semble que, vu l’enjeu, vous nous le pardonnerez. Le questionnaire que nous vous adressons tombe en effet à point nommé. Ne serait-ce que du fait de l’actualité immédiate. En ce début de 2009, le parcours de soins est en passe de prendre un virage de plus en plus coercitif pour les amateurs de « hors piste », qui payeront de plus en plus cher le privilège d’un accès direct aux spécialistes. Qu’on s’en réjouisse, qu’on s’en félicite ou qu’on s’en moque, ce nouveau tour de vis, devrait à terme bouleverser la relation entre les généralistes et les autres disciplines.
A la vérité, ce n’est pas le seul élément qui change la donne entre les uns et les autres. Ces dernières années, les premiers sont devenus eux aussi des spécialistes, et dans le même temps, on les a promu « médecins traitants ». La réforme Bachelot devrait parachever cette évolution, en faisant pour la première fois entrer dans le code de la santé une définition légale du médecin généraliste. Mais, parallèlement, de façon plus souterraine, un nombre croissant de molécules, aussi innovantes que coûteuses, sont entrées sur le marché, réservées de facto à la prescription du rhumatologue, du cardiologue ou du psychiatre.
Des spécialistes de plus en plus privés d’accès direct… Des généralistes interdits de prescription dans certains cas… Voilà les deux pôles de la médecine ambulatoire, hier rivaux, condamnés à jouer la carte de la complémentarité. Encore faudrait-il que les termes du partenariat soient clairement posés entre médecins de premier recours et consultants. Le Généraliste a tenté d’y contribuer l’an passé en ouvrant le dialogue entre ses lecteurs et certaines spécialités. A quinze jours de la discussion de la loi Bachelot, nous aimerions écrire avec vous ce nouveau contrat social. Comment travaillez-vous avec vos confrères aujourdhui ? Sur quelles bases entendez-vous le faire demain ? A vous de nous le dire en répondant à notre enquête.
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